Ascométal – Leffrinckoucke : poudre d’acier ou poudre aux yeux ?19/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2516.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ascométal – Leffrinckoucke : poudre d’acier ou poudre aux yeux ?

Fin août, les travailleurs d’Ascométal Leffrinckoucke, près de Dunkerque, ont appris par la presse locale la décision des patrons de concentrer la production d’acier à Saint-Saulve, dans le Valenciennois, à 140 km. Cette usine appartient aujourd’hui à Vallourec, les patrons d’Ascométal voulant l’acheter avec un minimum d’argent et l’aide de la région. Ils fermeraient alors l’aciérie de Leffrinckoucke en juillet 2017 et supprimeraient 179 des 452 emplois.

À partir du 13 septembre, les travailleurs d’Ascométal ont commencé une grève tournante pour limiter au maximum la production d’acier nécessaire à la fabrication de roues de train. L’aciérie de Leffrinckoucke devrait avoir produit, d’ici la fermeture, 50 000 tonnes d’acier pour le secteur ferroviaire, un stock constitué le temps que la SNCF valide la qualité de l’acier. Les travailleurs ne voulaient pas être licenciés sans que la direction leur paye une prime de 4 500 euros en plus des indemnités légales et extra-légales, et les heures de grève. Ils ont obtenu mercredi 28 septembre une prime de 4 000 euros payée d’octobre à décembre et ils ont voté la reprise le jeudi 29 septembre.

Bien sûr, les patrons parlent de remplacer l’aciérie par une production de poudre d’acier pour la fin 2019 ; de lancer sur le site une production d’hydrogène. Mais pourquoi licencier pour promettre une priorité d’embauche ensuite ? Pourquoi ne pas répartir le travail et maintenir les salaires ?

Ascométal dit avoir besoin d’argent pour acquérir Vallourec Saint-Saulve et elle met en avant des projets qui coûteraient beaucoup, beaucoup plus. Depuis des années, les patrons d’Ascométal n’investissent pas et procèdent à des rachats pour des sommes dérisoires. Alors, les travailleurs de Leffrinckoucke ne croient pas à ces promesses qui sont autant de poudre aux yeux. Et ils se sont mobilisés ces dernières semaines pour faire payer les patrons.

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