Amiante : Aisne, la longue bataille des victimes05/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2514.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Amiante : Aisne, la longue bataille des victimes

Un peu plus d’une centaine d’ex-travailleurs d’Unelec et d’Hazemeyer, deux usines proches de Saint-Quentin, dans l’Aisne, viennent d’être déboutés au tribunal des prud’hommes. Ils demandaient une indemnisation de 30 000 euros pour préjudice d’anxiété et de modification des conditions d’existence pour avoir travaillé dans l’amiante.

Unelec a appartenu à plusieurs patrons, dont General Electric Power et Alstom, et certains salariés sont passés de Hazemeyer à Unelec. Les directions, et en particulier General Electric, cherchent à échapper au paiement des indemnités. Elles remettent en cause les arrêtés qui ont classé les différents sites comme amiantés et la réalité ou la durée de l’exposition des salariés.

Pour l’instant, ces travailleurs n’ont pas eu d’explication de la décision des Prud’hommes, mais celle-ci est d’autant moins compréhensible que plus de cinquante travailleurs de l’usine Hazemeyer ont déjà obtenu entre 4 000 et 10 000 euros d’indemnisation au titre du préjudice d’anxiété. Ce jugement déclarait au moins que la direction était responsable de n’avoir rien fait pour protéger les salariés.

À Chauny, également dans l’Aisne, des salariés de Nexans et d’Essex, deux entreprises de câbles, ont également entamé une procédure de demande d’indemnisation en préjudice d’anxiété. L’affaire a été jugée le 22 septembre et les conclusions sont attendues pour le 15 décembre. Les deux usines ont fermé leurs portes en 2009, licenciant quelque 200 travailleurs.

Plusieurs dizaines de travailleurs sont atteints de maladies spécifiques de l’amiante et certains sont décédés. Depuis le début de la longue lutte pour obtenir des réparations des patrons qui, en toute connaissance de cause, ont fait travailler leurs salariés sans protection dans de la poussière d’amiante, les travailleurs concernés ont obtenu quelques avancées. Ainsi, ils n’ont pas à prouver leur exposition personnelle dès que l’entreprise a été classée par l’État comme imposant un travail en présence d’amiante. Dans certains cas, les patrons avaient trouvé intérêt au classement pour se débarrasser des salariés les plus âgés grâce aux préretraites amiante. Mais, face à l’argumentation des plaignants, ils sont de moins en moins disposés à payer.

C’est une raison de plus pour ne pas lâcher.

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