Adama Traoré : le combat pour la vérité continue05/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2514.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Adama Traoré : le combat pour la vérité continue

À Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d’Oise, la famille d’Adama Traoré continue de se battre pour savoir ce qui s’est réellement passé le 19 juillet dans la cour de la gendarmerie de Persan. Car c’est là qu’Adama est décédé deux heures après son interpellation, suite à un contrôle d’identité, le jour de ses 24 ans.

Depuis le début, la mort d’Adama est entourée de zones d’ombre. Son décès a été prononcé à 19 h, mais sa famille, qui attendait à l’extérieur de la gendarmerie, n’a été prévenue qu’à 23 h. Dans les jours suivants, le procureur de Pontoise annonçait, suite à l’autopsie du corps, que le décès était dû à un problème cardiaque lié à une infection grave. Mais, selon une contre-autopsie demandée par la famille, Adama est mort par asphyxie.

Le 14 septembre, une partie de la presse a publié le témoignage déposé début août par le chef des pompiers. Alors que les gendarmes affirmaient avoir mis Adama en position latérale de sécurité (PLS) après son malaise, le pompier atteste qu’à son arrivée sur place Adama n’était pas en PLS, mais face contre terre, sur le ventre, mains menottées dans le dos. Il affirme aussi avoir dû demander deux fois aux gendarmes de retirer les menottes, avant de constater que le jeune homme ne respirait plus.

Le 28 septembre, la presse a rapporté de nouvelles incohérences dans les versions données : les trois gendarmes présents lors de l’interpellation ont raconté qu’ils avaient poursuivi et arrêté Adama parce qu’il s’était enfui en les voyant. Mais, selon un procès-verbal : « Adama Traoré s’est interposé à l’interpellation de son frère, et a commis des violences envers le gendarme X. »

À ces mensonges successifs des médecins, des gendarmes, du procureur de Pontoise, qui a été muté depuis, s’ajoutent l’absence de soutien de la maire (UDI) de Beaumont-sur-Oise et le silence total du président Hollande et du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Tout cela conforte la légitime colère de la famille d’Adama, mais aussi sa détermination pour que justice soit faite.

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