Dans les entreprises

Fonderie Saint-Jean – Poitou : l’avertissement aux patrons

Les 28 et 29 juillet, juste avant le départ en congés, les travailleurs de la fonderie Saint-Jean industries, à Ingrandes dans la Vienne, ont débrayé massivement à l’appel de la CGT pour demander l’embauche des intérimaires présents depuis 18 mois dans l’entreprise, ainsi que l’embauche des apprentis qui ont été reçus à leur BTS ou à leur bac pro, mais auxquels la direction ne propose que ses félicitations sans frais. À la fonderie, le manque de bras est pourtant tel que même la hiérarchie réclame des effectifs supplémentaires pour faire tourner les machines.

l’avertissement aux patrons

Lors des débrayages, les travailleurs de production mais également des techniciens et plusieurs intérimaires se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement des conditions de travail qui se dégradent. Les techniciens avaient déjà débrayé le 12 juillet pour s’opposer à la menace de sanction visant l’un d’eux, sanction pouvant aller jusqu’au licenciement. Cette menace était d’autant plus ressentie comme une provocation que ce salarié voyait sa charge de travail et ses responsabilités augmenter au fil des mois, du fait de départs non remplacés.

Depuis plusieurs années, l’augmentation du nombre d’intérimaires pour « surcroît d’activité » suit en fait la baisse des effectifs des travailleurs en CDI. Il y a aujourd’hui plus de 90 intérimaires et la direction envisage d’en recruter une trentaine de plus dans les mois à venir.

Le nouveau directeur fraîchement arrivé fait mine de ne pas comprendre les travailleurs qui ont débrayé. Il a même osé déclarer qu’en débrayant ils se tiraient une balle dans le pied, en faisant une mauvaise publicité au site. Comme ses prédécesseurs ( il y a eu six directeurs en quatre ans ! ) il a essayé de gagner du temps en expliquant qu’une analyse était en cours pour soi-disant justifier la demande d’embauches auprès de la direction du groupe.

En débrayant, les fondeurs ont montré qu’ils ne se font pas d’illusions sur les intentions de la direction. Et tout le monde s’est donné rendez-vous le 8 septembre, pour une journée de grève et un barbecue fraternel, pour l’emploi et contre la précarité.

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