Dans les entreprises

Bouygues Télécom : offensive contre les salariés

Bouygues Telecom a annoncé une réorganisation du temps de travail visant à faire disparaître les RTT. Sous couvert de volontariat, la direction veut faire accepter aux salariés : soit 37 heures de travail hebdomadaire avec la perte de 11 jours de RTT, soit 35 heures en perdant la totalité des 23 jours de RTT avec, comme compensation bien dérisoire, 2 % d’augmentation de salaire.

On imagine sans difficulté que le volontariat aura ses limites, et de toute façon les futurs embauchés, eux, n’auront pas le choix : ils seront automatiquement au nouveau régime. Même si la direction de Bouygues prétend que le nombre d’heures travaillées sur l’année restera inchangé, les salariés savent que, pour leur vie, cela n’est pas la même chose d’avoir des RTT ou pas.

Le même chantage a lieu dans bien des entreprises, les patrons cherchant à augmenter le temps de travail par tous les moyens, sans augmenter les salaires ou presque.

Lors du passage aux 35 heures sous le gouvernement de Jospin, dont Martine Aubry était ministre, les patrons avaient bénéficié d’exonérations de cotisations sociales de la part de l’État. Ils avaient aussi obtenu de pouvoir imposer la flexibilité des horaires de travail. Les patrons avaient trouvé leur compte dans la loi Aubry-Jospin, même si les salariés avaient obtenu des jours de RTT compensatoires lorsque le temps de travail n’avait pas diminué. Maintenant, les patrons remettent en question les RTT et veulent augmenter toujours plus la charge de travail. Au besoin, ils envisagent d’imposer des heures supplémentaires, qui leur coûteront encore moins cher avec l’application de la loi travail de Hollande.

Les frères Bouygues possèdent un empire financier et industriel dans le BTP et les télécoms, et une fortune personnelle de plus de deux milliards d’euros. Les salariés ne peuvent accepter ce chantage qui n’a qu’un but : que Bouygues reste bien placé dans la course aux profits face à ses concurrents, comme Numéricable, SFR et Orange, qui ne manqueront pas d’exercer la même pression sur leurs salariés.

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