PSA Peugeot Citroën : les caisses sont pleines17/08/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/08/2507.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Peugeot Citroën : les caisses sont pleines

Les actionnaires de PSA pouvaient partir en vacances, si tant est qu’ils travaillent le reste de l’année, en se frottant les mains, sourire aux lèvres. Fin juillet, la direction du groupe publiait les résultats financiers du premier semestre : 1,2 milliard d’euros de bénéfice net.

C’est autant que toute l’année 2015 ! De l’aveu des analystes économiques eux-mêmes, ils dépassent leurs prévisions les plus optimistes. Le directeur financier a reconnu que c’était un record de rentabilité. Pas étonnant !

Ce sont les sacrifices imposés à tous les travailleurs du groupe sur l’emploi et les salaires qui expliquent de tels résultats. 17 000 emplois supprimés depuis le 1er janvier 2013, alors que la production en France passait de 860 000 à un million de véhicules, des salaires bloqués, des primes diminuées ou supprimées.

Cela n’a pas empêché le PDG Carlos Tavares, après s’être augmenté son salaire de 100 %, d’imposer en 2015 un deuxième accord de compétitivité, poursuivant le blocage des salaires, aggravant la flexibilité des horaires, instaurant le quasi-non-paiement des heures supplémentaires, les contrats de travail à temps partiel pour les salariés d’équipe de nuit…

Lors de la publication des résultats financiers, Carlos Tavares a tenu à souligner que le Brexit n’avait eu aucune influence sur les ventes. Pourtant en interne, à l’usine de Poissy, la direction locale a justifié l’annonce de plusieurs journées de chômage dès septembre par les prétendues conséquences du référendum britannique. Autant dire que, même avant la publication des résultats financiers semestriels, cette explication n’avait convaincu quasiment personne dans l’usine. Tout le monde sait bien que la direction de l’usine de Poissy, comme celles de toutes les autres usines du groupe, utilise le chômage partiel et donc l’argent public pour gérer ses stocks de voitures, qu’elle juge régulièrement un peu trop importants.

Par contre, l’annonce que les caisses du groupe sont archipleines, et que les poches des actionnaires débordent, doit être pour le plus grand nombre possible de travailleurs une raison supplémentaire de refuser l’application de ce deuxième plan de compétitivité et de défendre leurs intérêts.

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