PSA – Saint-Ouen : débrayage contre le plan de compétitivité06/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2501.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Saint-Ouen : débrayage contre le plan de compétitivité

Plus de cent travailleurs de l’usine d’emboutissage de PSA Saint-Ouen ont débrayé jeudi 30 juin contre le nouvel accord de compétitivité.

Avec cet accord, baptisé NEC, Nouvel élan pour la croissance, la direction veut entre autres aggraver le compteur de modulation mis en place par le précédent accord de compétitivité, en 2013. Baptisé NCS, il avait imposé la possibilité de travailler les samedis. Les cinq premiers samedis, obligatoires, sont mis dans des compteurs et payés 25 %. Le paiement intégral n’a lieu qu’en fin d’année pour deux samedis, les trois autres étant reportés d’une année sur l’autre. Et si la direction a imposé des jours chômés, le compteur est remis à zéro. Ce n’est qu’au sixième samedi travaillé que la journée est intégralement payée.

Avec le nouvel accord, ce n’est plus au-delà de cinq samedis obligatoires que la journée est payée intégralement, mais au-delà de huit. Le compteur peut aussi être négatif et descendre jusqu’à douze jours dus à l’entreprise. Cela permet au patron de faire payer par les travailleurs le chômage qu’il leur impose.

Ce projet prévoit également de limiter la hausse des salaires pour les trois ans qui viennent à 0,45 % au-dessus de l’inflation. Cela ne représente que quelques euros. Le précédent accord prévoyait déjà le quasi-blocage des salaires.

Depuis quelques semaines, des réunions d’information à l’initiative de la CGT ont lieu, regroupant plusieurs dizaines de travailleurs à chaque fois dans les équipes. C’est un nombre non négligeable, dans cette petite usine qui compte environ 500 salariés, dont un peu plus de 300 ouvriers. Dans les ateliers, le sentiment dominant est le ras-le-bol des samedis obligatoires et de l’absence d’augmentation.

Des débrayages ont eu lieu ces dernières semaines. Ils avaient pour thème le nouvel accord, mais aussi la loi travail, car beaucoup d’ouvriers voient clairement que le projet de la direction va dans le même sens que la loi travail du gouvernement. Regroupant jusqu’à une centaine de travailleurs, les débrayages ont souvent eu lieu dans l’équipe d’après-midi, pour aller aux manifestations organisées à Paris.

Cette fois-ci, les travailleurs les plus mobilisés ont voulu organiser une réaction dans l’usine. Beaucoup de discussions ont eu lieu, et certains se sont faits les militants de cette réaction nécessaire auprès de leurs camarades de travail.

Jeudi 30 juin, des réunions ont de nouveau été organisées. Dans l’équipe du matin, les salariés ont décidé de se mettre en grève après la réunion, qui a eu lieu à 11 heures, jusqu’à la fin de l’équipe, de même en équipe d’après-midi et en équipe de nuit. Au total, plus de cent ouvriers y ont participé. La production et le flux des camions qui viennent charger des pièces ont été fortement perturbés.

Satisfaits d’avoir montré à la direction leur refus de l’accord, les travailleurs se sont donné rendez-vous pour de prochaines mobilisations.

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