SNCF : la grève reconductible à l’ordre du jour01/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2496.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

loi travail

SNCF : la grève reconductible à l’ordre du jour

Après trois mois marqués par des appels à des journées d’action espacées contre la loi El Khomri et la déréglementation du travail dans la branche ferroviaire, la mobilisation à la SNCF devrait entrer dans une nouvelle phase.

En effet, les cheminots sont appelés à partir du 1er juin à une grève de 24 heures reconductible par les syndicats CGT, Sud Rail, FO et UNSA.

La semaine précédente, le blocage et la grève dans les dépôts de carburants et les raffineries, la mobilisation des routiers avaient déjà modifié le climat. En effet, le rejet de la loi travail mettait en branle d’autres secteurs du monde du travail. Les discussions allaient aussi bon train sur la fébrilité du gouvernement qui, d’une part, insultait les grévistes et la CGT et, d’autre part, faisait un petit pas en arrière sur le paiement des heures supplémentaires face aux routiers.

Le ton plus combatif et déterminé du dirigeant national de la CGT, Philippe Martinez, était aussi remarqué.

Comme bon nombre de travailleurs, les cheminots sont opposés à la loi travail malgré le baratin de leur direction, cherchant à les convaincre par mail et papier glacé qu’ils ne sont pas concernés. Les manœuvres du gouvernement et de la direction SNCF, avec l’appui de la CFDT, qui présentent quelques reculs sur l’accord d’entreprise comme positifs, ne réussissent pas à convaincre les cheminots qu’ils n’ont rien à craindre. La démolition du droit du travail est en cours dans la branche ferroviaire comme dans tout le monde du travail. Pour autant, si la grève qui démarre s’annonce plus suivie que lors des précédentes journées d’action à la SNCF, il faut tout de même vaincre les hésitations de nombreux cheminots à entrer dans une lutte reconductible.

Dans les jours précédant la grève du 1er juin, les interrogations résidaient surtout dans la capacité et la volonté des directions syndicales à engager la lutte. En effet, depuis l’annonce simultanée, en février, du projet de loi travail et du projet de décret-socle dans le ferroviaire, les cheminots ont été appelés à pas moins de huit journées d’action. Une minorité de cheminots, lassés de n’être pas appelés à engager la lutte, étaient partis en grève reconductible à partir du 18 mai. Mais l’absence d’appel de la CGT dans ce sens avait dissuadé le plus grand nombre.

Puisqu’enfin le signal de la lutte a été donné, il faut donc convaincre les hésitants que c’est le moment de peser de tout son poids dans la bataille et de s’engager dans la grève.

Les 150 000 cheminots présents à l’échelle du territoire constituent une force considérable pour mettre en échec les projets antiouvriers de la direction et du gouvernement. Ils seront d’autant plus forts qu’ils seront nombreux dans la grève et que celle-ci sera menée démocratiquement et de façon active, avec une présence maximum de grévistes dans les assemblées générales pour prendre toutes les décisions nécessaires. De cette façon, les grévistes pourront préserver leur unité et s’adresser à tous les autres travailleurs pour les entraîner dans la lutte.

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