Le FN contre le mouvement01/06/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/06/2496.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

loi travail

Le FN contre le mouvement

Si le Front national dénonce la loi El Khomri, il ne le fait pas du point de vue de la classe ouvrière. Et s’il s’oppose au gouvernement, c’est contre les travailleurs en lutte qu’il a nettement haussé le ton ces derniers jours.

Les dirigeants du FN reprochent à cette loi de ne pas aller assez loin : Marion Maréchal-Le Pen réclame par exemple « des mesures fortes en faveur des entreprises désireuses de se développer et de recruter » car il faudrait « effacer les multiples entraves à l’embauche et à l’investissement », comme le compte pénibilité ou le « carcan des 35 heures ».

Le FN incrimine la « soumission » du gouvernement à l’Union européenne, sa « faiblesse » et son « laxisme » face aux « violences » et face aux syndicats auxquels il n’oserait pas s’affronter… Mais jamais il ne met en cause les patrons.

Au contraire, il prétend défendre « la France », « le peuple », « l’intérêt général », comme s’il pouvait y avoir des intérêts communs entre exploiteurs et exploités sous prétexte qu’ils ont une même carte d’identité. Et s’il fait mine ici ou là de s’inquiéter du sort des salariés, il condamne la lutte de classe… quand les travailleurs la mènent. Dans un communiqué, Marion Maréchal-Le Pen en rajoute contre la CGT, « ces syndicalistes, ultimes adeptes d’une lutte des classes périmée », une « minorité » qui « prend en otage » le pays. Elle reprend les mots de la propagande patronale, elle dénonce les blocages et les grèves qui risqueraient selon elle de causer du chômage technique en fragilisant les entreprises et dissuaderaient des capitalistes étrangers d’investir en France.

Elle réclame plus de répression contre les travailleurs mobilisés : « Que Manuel Valls cesse d’avoir la main qui tremble et assume son autorité en faisant cesser cette stratégie du chaos. »

Marine Le Pen, sa tante, peut faire patte de velours et prétendre dans ses campagnes électorales qu’elle est du côté des classes populaires, mais la réaction des dirigeants de son parti lorsque les travailleurs relèvent la tête montre qu’ils sont et seront de vigilants chiens de garde des intérêts des possédants contre les exploités.

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