Migrants : l’Europe se hérisse de barbelés24/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2482.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Migrants : l’Europe se hérisse de barbelés

Mardi 23 février, la police grecque a encerclé 600 migrants massés près de la Macédoine, au nord du pays, pour les ramener par cars à Athènes. Ils sont plusieurs milliers près de la frontière. Ce sont en grande majorité des Afghans et des sans-papiers.

Or la Macédoine a décidé de n’ouvrir ses frontières qu’au compte-gouttes à ceux qui disposent de papiers, et de refuser le passage aux Afghans. L’Autriche, de son côté, n’acceptera que quatre-vingt demandeurs d’asile par jour et 3 200 migrants en transit. Ces trois pays, ainsi que la Croatie et la Slovénie, vont mettre en place des postes d’enregistrement communs pour « trier » les réfugiés venant de Grèce.

Quant à la Grèce, au moment où sa police tentait de récupérer quelques centaines de réfugiés dans le nord, elle recevait, en deux jours, plus de 4 000 migrants au Pirée et bloquait les cars prévus à l’origine pour les emmener vers le nord.

La situation est à la fois totalement absurde et dramatique pour les réfugiés. Quand ils ont réussi à échapper à la noyade, ils se retrouvent en Grèce, véhiculés du nord au sud du pays et du sud au nord au gré des fermetures de frontières. Ils sont au mieux entassés dans des hébergements improvisés, d’anciens camps militaires, ou au pire, en pleine nature, le long de la frontière, dans le froid et sous la pluie. Ils ont enrichi les passeurs, beaucoup se sont fait voler leurs papiers ou les ont vus confisqués par la police, comme le raconte un Irakien qui, depuis trois jours, attend, dans un bus, un hypothétique passage.

Le 18 février, le Conseil européen a reconnu que la situation était catastrophique et qu’il fallait apporter une aide humanitaire « aux États membres affectés », comme la Grèce. Les dirigeants des pays européens les plus riches reconnaissent que la crise est catastrophique mais, l’Allemagne mise à part, ils ont dès le début, verrouillé leurs frontières. Ils ont rejeté sur les pays plus pauvres, et en particulier sur la Grèce, la responsabilité d’accueillir et de « trier » tous ceux qui fuient parce qu’ils sont chassés de chez eux par la misère et les guerres fomentées ou soutenues par ces mêmes pays riches.

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