Leur société

Lycées professionnels : le rectorat de Créteil bourre les classes

En Seine-Saint-Denis, périodiquement, les équipes enseignantes sont amenées à se mobiliser tout simplement pour faire respecter l’attribution de moyens prévue par les textes réglementaires, et qu’on leur refuse. Ce sont près de 60 heures par semaine qui sont ainsi volées chaque année à de nombreux établissements professionnels du département, ce qui équivaut à trois postes d’enseignants supplémentaires.

Nouvelle provocation : le rectorat a décidé de faire passer les effectifs de certaines classes à 30 élèves à la rentrée prochaine, contre 24 jusqu’à présent. Pour l’instant prévue pour une trentaine de classes, et pas dans tous les établissements, nul doute que cette première décision constitue un ballon d’essai en vue d’une généralisation.

Mais le rectorat est peut-être en train de tomber sur un obstacle : partout, la mesure a suscité l’indignation, la colère, et elle entraîne maintenant les premières réactions importantes. Lundi 15 février, plus d’une dizaine d’établissements ont répondu à un appel à la grève et à se rassembler devant les grilles du rectorat de Créteil. Parmi eux, le lycée Jean-Moulin du Blanc-Mesnil était fortement mobilisé, avec la quasi-totalité des enseignants en grève, de même que les enseignants du lycée Eugénie-Cotton à Montreuil.

Aux cris de « Rectorat, voleur, rendez-nous nos heures ! », « Pas de classes à 30 ! », la centaine de grévistes rassemblés dans le froid étaient déterminés à faire entendre le refus de toute nouvelle dégradation. Les interlocuteurs qui ont daigné recevoir une petite délégation ont fait mine d’écouter. Les grévistes ont eu droit aussi à une petite phrase bien méprisante d’une inspectrice, disant : « Avez-vous vérifié que les résultats étaient moins bons à 30 qu’à 24 ? »

De nouvelles actions et grèves sont déjà en préparation, et un premier sentiment d’écœurement semble en train de se transformer en colère et en combativité.

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