Leur société

Pôle emploi : accueil virtuel, sous-effectif réel

Lundi 8 février, les syndicats de Pôle emploi appelaient à la grève contre la nouvelle organisation de l’inscription et de l’accueil des demandeurs d’emploi.

La direction généralise en fait des modalités déjà mises en place dans plusieurs départements, qui visent à renvoyer de plus en plus les chômeurs au monde virtuel d’Internet pour toutes leurs démarches, de l’inscription à la constitution du dossier d’indemnisation, en passant par la recherche d’emploi. Même la formation devient virtuelle, les conseillers étant invités à orienter les chômeurs vers Mooc, une plateforme de formations sur Internet.

Dans cet esprit, les agences recevront désormais sur rendez-vous les après-midi, supprimant la possibilité de venir demander un renseignement, sauf en cas d’urgence, une urgence dont la définition est laissée à l’appréciation d’on ne sait qui.

Aux mauvais esprits qui s’inquiètent de l’isolement encore plus grand des chômeurs, la direction rétorque qu’il s’agit de « favoriser le service personnalisé d’un conseiller référent ». Car, selon elle, si les horaires d’accueil du public sont réduits, si de plus en plus de démarches s’effectuent sur Internet, ce serait pour permettre le « développement de services personnalisés sur rendez-vous ».

Ainsi, face à l’augmentation du nombre de chômeurs à accompagner, au lieu d’embaucher des conseillers en nombre suffisant, Pôle emploi réduit l’accueil réel au profit du virtuel et compte sur la présence de 2 000 volontaires en service civique pour aider les personnes les plus en difficulté à s’y retrouver sur Internet ! L’après-midi, les chômeurs en quête de renseignements se retrouvent donc désormais devant des portes closes ou un accueil filtrant, avec parfois, comme à l’agence de Saint-Denis en banlieue parisienne, une affichette indiquant les médiathèques de la ville où trouver des ordinateurs et un accès à Internet pour effectuer leurs démarches.

La situation était déjà dégradée, pour les conditions de travail des salariés de Pôle emploi comme pour les conditions d’accueil des chômeurs. Ces nouvelles mesures vont encore les aggraver.

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