Leur société

Policier acquitté à Bobigny : permis de tuer

Vendredi 15 janvier, la cour d’assises de Bobigny a acquitté un policier qui avait abattu d’une balle dans le dos un jeune truand, en avril 2012.

La victime était un délinquant multirécidiviste, armé au moment du tir fatal. Mais la thèse de la légitime défense mise en avant depuis trois ans et demi par le policier n’a pas tenu la route. Un de ses collègues de patrouille a reconnu avoir menti pour couvrir l’inculpé devant la police des polices, puis devant la barre de la cour d’assises.

Quatre témoins de la course-poursuite n’avaient quant à eux à aucun moment vu le fuyard se retourner avant d’être abattu.

Ainsi, les charges contre le policier étaient accablantes. Même l’avocat général, représentant des pouvoirs publics, avait demandé dans son réquisitoire cinq ans de prison avec sursis, assortis d’une interdiction d’exercer le métier de policier.

Bien que des policiers aient menti, que des pressions aient été faites sur des témoins, aucune peine n’a été prononcée, aucune poursuite engagée.

Ce verdict ne peut qu’encourager ceux qui, dans la police ou la gendarmerie, ont la gâchette facile, d’autant plus que le gouvernement s’apprête à présenter en Conseil des ministres un projet de loi – sous prétexte de lutte contre le terrorisme – qui prévoit plus de clémence pour les forces de police en cas de tir mortel.

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