General Electric – Alstom : licencier pour empocher20/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2477.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Electric – Alstom : licencier pour empocher

Après le rachat d’Alstom Energy par General Electric, les plans de licenciements tombent. Le groupe a prévu de supprimer 10 000 emplois au total dans le monde au sein des activités énergie ex-Alstom, 1 700 en Allemagne, dont plus de 1 000 dans les usines de Mannheim, 1 300 en Suisse, 460 en Espagne, 250 en Italie.

En France, c’est une saignée de 830 postes : 73 à la Défense, 434 à Levallois et 313 à Massy, où deux secteurs des turbines vapeur vont fermer.

Il a été mis en avant que les activités Energie Alstom de Belfort n’étaient pas touchées par ce plan. Pas encore… pensent la plupart des 2 000 salariés dont le travail est étroitement lié aux activités supprimées ou amputées ailleurs.

Le gouvernement s’était vanté de voir dans la fusion une bonne nouvelle pour l’emploi. « Zéro licenciement », avait dit Macron, soulignant aussi la promesse de GE de créer 1 000 emplois d’ici à 2018. Et après l’annonce des licenciements ? Pour Le Foll, « ce qui nous importe, c’est de faire respecter les 1 000 créations de postes qui étaient prévues dans l’accord signé avec le gouvernement français », alors que ces postes ne visent pas du tout à maintenir les emplois dans les secteurs rachetés par GE. Pire, une partie d’entre eux résulteraient du rapatriement en interne de fabrications sous-traitées. C’est-à-dire que GE va continuer, comme Alstom, à provoquer des licenciements et des fermetures en cascade dans la sous-traitance.

La fusion a été une excellente affaire pour les actionnaires d’Alstom, dont Bouygues, qui se sont partagé 4 milliards d’euros, et pour ceux de General Electric, qui escomptent tirer 3 milliards de bénéfices de cette restructuration d’ici à 2018.

GE a justifié ces licenciements massifs en ­Europe en disant que c’était « une étape nécessaire pour accroître la compétitivité des activités de l’ancien Alstom », et d’invoquer un secteur « atone » en Europe, où les compagnies d’électricité passent moins de commandes, et de même dans le reste du monde. La logique de ces capitalistes de GE et d’Alstom est de chercher à augmenter leurs profits sans développer la production, avec toujours moins de travailleurs, plus mal payés.

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