Leur société

Éducation nationale : de quoi être en colère

L’Éducation nationale était la priorité de Hollande en campagne… Il s’engageait alors à créer 60 000 postes en cinq ans, ce qui ne compensait pas les 80 000 supprimés par Sarkozy, mais qui montrait au moins que la jeunesse était « au cœur de ses préoccupations ».

Mais loin de tenir ces engagements, la ministre Najat Vallaud-Belkacem empile les annonces, de « l’excellence pour tous » à la « lutte pour la mixité sociale » en passant par la réforme du collège à venir, censée permettre aux élèves de « mieux apprendre pour mieux réussir ». En réalité, de l’école primaire au lycée en passant par le collège, derrière les nouveaux cycles, les nouveaux programmes et autres réformes, ce sont les mêmes manques de moyens qui perdurent et s’aggravent.

En primaire, on sait déjà que les 3 835 créations de postes annoncées pour la prochaine rentrée ne suffiront pas à réduire le nombre d’élèves par classe, à reconstruire les Rased, ces réseaux d’enseignants spécialisés prenant en charge les élèves en difficulté, ni à recréer les brigades de remplacement pourtant indispensables. Au collège, le ministère promet 4 000 postes pour « accompagner la mise en place de la réforme »…. 4 000 postes pour plus de trois millions de collégiens, ce n’est pas ainsi que la réforme va transfigurer le collège ! Même flou artistique quant au nombre d’élèves maximum dans les petits groupes promis… Comme toujours, les moyens ne suivent pas le discours. Il serait certes indispensable, en particulier dans les quartiers les plus défavorisés, de prendre en compte les difficultés spécifiques de chaque élève, de favoriser des enseignements interdisciplinaires, d’apprendre à apprendre, etc. Mais pour tout cela, il faudrait une autre politique que ces économies. Il faudrait aussi en finir avec la multiplication des emplois précaires, moins bien payés, avec des situations où les enseignants se retrouvent à cheval sur un, deux, voire trois ou quatre établissements, et sommés tout de même de s’investir dans le travail en équipe, avec des conditions de travail dégradées et des salaires au point mort pour tous, fonctionnaires et contractuels.

Alors l’appel à la grève du 26 janvier – auquel se joignent les principaux syndicats de l’enseignement – même s’il ne met l’accent que sur la réforme du collège, est une occasion à saisir pour dénoncer la politique du gouvernement qui sacrifie l’éducation.

Partager