Cour des comptes : haro sur les chômeurs !20/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2477.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cour des comptes : haro sur les chômeurs !

La publication du rapport de la Cour des comptes sur l’Unedic vient à point nommé appuyer Hollande et son plan d’urgence pour l’emploi.

Le rapport commence par un état des lieux entre 2008 et 2014 : on y trouve l’augmentation de 750 000 chômeurs indemnisés et, en parallèle, l’endettement des comptes de l’Unedic, passés de 5,3 à 21,5 milliards d’euros dans la même période. Sa conclusion pose le problème de la « soutenabilité du régime d’indemnisation du chômage » c’est-à-dire du renflouement des caisses.

Sans surprise, la Cour des comptes préconise une réforme de l’indemnisation. Elle suggère de passer la durée d’affiliation aux caisses de chômage de 4 à 6 mois pour avoir le droit d’être indemnisé et de réserver la durée maximale d’indemnisation de trois ans aux chômeurs de plus de 55 ans, et non de 50 ans. Elle évoque la baisse d’un point du taux général de remplacement par rapport au salaire antérieur. Enfin, elle propose de passer à une équivalence de 0,9 jour indemnisé pour un jour cotisé au lieu de rester à un jour cotisé égale un jour indemnisé. Tout cela permettrait d’économiser plusieurs milliards d’euros par an aux dépens des chômeurs alors que, déjà entre 2008 et 2014, les trois quarts d’entre eux percevaient moins de 1 200 euros par mois et que 42 % seulement étaient indemnisés.

Il y a maintenant plus de 5,5 millions de chômeurs. Le nombre de chômeurs de longue durée explose et beaucoup parmi eux risquent de se retrouver très vite précipités dans la misère, avec quelques centaines d’euros permettant à peine de survivre.

Hollande, lui, ne jure que par la formation des chômeurs et affirme qu’il laisse le problème de l’indemnisation aux prochaines discussions entre les partenaires sociaux. Dans son discours, après avoir prétendu qu’en France « nous avons la durée d’indemnisation la plus longue d’Europe et la durée de formation la plus courte » il a conclu : « C’est ce qu’il faut changer ». Le patronat appréciera.

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