Code du travail : Encore des pas en arrière20/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2477.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Code du travail : Encore des pas en arrière

Hollande a laissé entrevoir, lors de son discours du lundi 18 janvier, ce que pourrait contenir la réforme du Code du travail qui doit être révélée à la fin du mois. Il n’y a aucun doute à avoir : le patronat aura encore plus les coudées franches.

La loi prévoira « un socle garanti des droits pour chaque salarié auquel il n’est pas possible de déroger » et « le reste sera renvoyé à la négociation collective », a dit Hollande. Cela signifie que les contraintes inscrites dans le Code du travail, que le patronat devra encore légalement respecter, seront réduites au minimum. Le reste sera objet de négociations, entreprise par entreprise, c’est-à-dire à une échelle où les travailleurs sont plus en position de faiblesse. Car la pression du chômage est un atout dans la manche du patronat pour imposer ce qu’il souhaite.

Par exemple, Hollande a évoqué la possibilité pour un patron de « fixer le taux de majoration et le nombre des heures supplémentaires » par simple accord local. La majoration des heures supplémentaires pourrait descendre en dessous du minimum actuel légal de 10 %. La flexibilité serait renforcée car le temps de travail pourrait être modulé « au-delà même de l’année » !

Le gouvernement a beau jeu ensuite de prétendre qu’il ne touche pas aux 35 heures : il se prépare à vider le peu de sens qu’il reste à la définition même de la durée légale du travail.

Grâce à cette flexibilité accrue, les patrons pourront quasiment imposer la durée du travail qu’ils veulent, sans avoir à payer vraiment plus cher les heures de travail qui seront encore considérées comme supplémentaires.

Et toute la législation du travail subira le même sort.

Au lieu de représenter un minimum légal, le Code du travail deviendra une sorte de maximum rarement atteint, légalement violé par les accords d’entreprises.

Mais quelle que soit la législation que le patronat réussira à imposer avec l’aide du gouvernement, il ne pourra pas faire taire les travailleurs si ceux-ci retrouvent le chemin de la lutte collective.

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