Dans les entreprises

Boutiques Internity (Avenir Telecom) : contre les fermetures

La direction du groupe Avenir Telecom a annoncé la fermeture fin janvier de 80 points de vente d’accessoires de téléphone Internity, et le licenciement de 262 salariés.

Le 4 janvier la direction, dans un message où elle souhaitait cyniquement une « bonne santé à tous », a annoncé la réorganisation qui aboutit à la fermeture de toutes les boutiques sauf deux.

Internity est spécialisé dans la vente d’accessoires de téléphonie, et a compté jusqu’à 414 magasins en Europe. Mais la direction du groupe Avenir Telecom estime que les boutiques ne sont plus assez rentables : comme l’a affirmé le patron, Jean-Daniel Beurnier, « cela impacte le groupe et le déstabilise ». Il préfère donc recentrer son activité sur la distribution de mobiles à bas coût (Jezz) ou d’accessoires (comme Energizer). Pour cela, il a donc choisi de se débarrasser des boutiques... et de jeter les salariés à la rue.

Cela fait en réalité plusieurs mois que la direction prépare son mauvais coup. Depuis 2014, des boutiques ont été fermées une à une dans certaines villes. Récemment, certains loyers ont cessé d’être payés, 50 magasins ont été cédés en 2015. Des ruptures conventionnelles ou des mutations à 500 ou 1 000 km ont été proposées à des salariés, d’autres ont été licenciés sous un prétexte ou un autre. Face aux salariés qui s’inquiétaient, la direction a pourtant nié avoir prévu une fermeture totale.

Ce n’est que le 4 janvier, pour éviter que les licenciements précédents n’entrent dans un plan social, que la direction a prétexté des difficultés financières pour annoncer la liquidation des points de vente pour la fin du mois. Même alors, elle a eu le culot de demander aux salariés de renvoyer les stocks de marchandise et de continuer à travailler comme si de rien n’était...Tout ce qu’elle a réussi à faire, c’est de montrer le vrai visage des patrons quand ils décident de licencier : tromper, mentir, diviser.

Mais les salariés ne l’entendent pas de cette oreille. Même isolés dans leurs boutiques, ils ont décidé de s’organiser via les réseaux sociaux, de ne pas renvoyer les stocks et de réclamer des négociations et une expertise. Pour montrer leur colère, ils ont placé des banderoles dénonçant les licenciements dans les devantures de dizaines de magasins. Une manifestation était prévue le 20 janvier devant le siège à Marseille.

Pendant des années, les boutiques ont rapporté aux patrons, notamment à Jean-Daniel Beurnier, dirigeant de 16 sociétés et administrateur de World Trade Center de Marseille. C’est sur cet argent qu’il faut prendre pour les salariés car ce n’est pas à eux de faire les frais des choix stratégiques des patrons.

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