Réfugiés : les bidonvilles de la « France terre d’accueil »06/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2475.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réfugiés : les bidonvilles de la « France terre d’accueil »

On connaît la Jungle de Calais, mais il y a aussi le bidonville de Grande-Synthe, en périphérie de Dunkerque. Il rassemble plus de 2 500 migrants, majoritairement des familles kurdes ayant fui la Syrie, l’Irak ou l’Iran, où leur vie était menacée.

Ils se retrouvent là, sur un terrain vague marécageux, dans le vent et le froid, entassés dans des conditions indignes. Des conditions pires qu’à Calais, disent les associations humanitaires, « une décharge à ciel ouvert ».

Un millier de tentes basses sont posées dans la boue, rien ne les protège, car il est interdit de faire entrer des matériaux de construction et les gendarmes veillent. Il y a moins de 50 douches pour 2 500 personnes, 200 enfants pataugent dans la gadoue, chacun tente d’allumer un feu pour se réchauffer, il n’y a pas de repas fourni pas l’État… « Le camp de la honte », dit le maire de la ville.

Mi-décembre, celui-ci annonçait travailler avec Médecins sans frontières (MSF) à l’ouverture d’un camp de réfugiés offrant des conditions de vie un peu plus décentes. 500 tentes chauffées de 23 m² et des blocs sanitaires devraient être édifiés sur un sol bétonné. L’électricité devrait être installée, des bâtiments en dur élevés pour les associations, notamment médicales, et une école devrait voir le jour. Ainsi, un camp aux normes de ceux de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) verrait le jour.

Mais le 2 janvier, le préfet du Nord a déclaré que le terrain trouvé par le maire et MSF « ne satisfait pas aux conditions de sécurité requises ». Le projet est donc, au moins, repoussé. Même les pires gouvernements des pires États sont capables de mettre sur pied des camps pour accueillir les réfugiés dans des conditions minimum d’hygiène, mais pas la France, le « pays des droits de l’homme », qui préfère les laisser croupir dans la boue à Calais et à Dunkerque.

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