Aéroport Lyon-Saint-Exupéry : les usagers obligés de payer le prix fort06/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2475.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Aéroport Lyon-Saint-Exupéry : les usagers obligés de payer le prix fort

L’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry est situé à Satolas, à 25 km de Lyon. Pour s’y rendre en transport en commun, il existe depuis 2010 le Rhônexpress, qui a remplacé le Satobus et coûte beaucoup plus cher : 14,60 euros l’aller.

Au mois d’août dernier, le réseau des lignes de bus de la communauté de communes de l’Est lyonnais ayant été intégré dans le réseau des transports en commun lyonnais, les TCL, ceux-ci ont modifié des trajets pour qu’une ligne desserve l’aéroport. Avec deux bus successifs, on pouvait donc s’y rendre pour le prix d’un ticket TCL, soit 1,80 euro à plein tarif. C’était un peu plus long et compliqué, mais la différence de prix en valait la peine, pour les usagers aussi bien que pour ceux qui travaillent à l’aéroport.

Mais cette aubaine n’aura duré que quatre mois. Car les dirigeants de Rhônexpress ont protesté, faisant valoir leur contrat d’exclusivité de la desserte de l’aéroport, et le Sytral, qui gère les TCL, est donc revenu en arrière : depuis le 1er janvier il faut de nouveau passer par Rhônexpress.

Cette ligne est un tramway express, qui utilise les mêmes voies que le tramway T3 des TCL, sur les voies de l’ancien chemin de fer de l’Est lyonnais. La ligne a été prolongée, pour lui, au-delà, jusqu’à l’aéroport. Rhônexpress a deux arrêts intermédiaires, mais ceux qui le prennent en route doivent payer le même prix que ceux qui montent au départ à la gare de la Part-Dieu.

Les principaux actionnaires de Rhônexpress sont la Caisse des dépôts et consignations, Vinci et Veolia. Le contrat a été signé en 2007, avec l’ancien conseil général du Rhône, présidé par le centriste Michel Mercier. Il prévoyait, outre une aide de 40 millions d’euros du département pour la construction initiale de l’infrastructure, une subvention annuelle de 3,5 millions d’euros pendant la durée de la concession, de trente ans. Avec la création de la Métropole de Lyon, en janvier 2015, c’est le Sytral qui a remplacé le conseil général auprès de Rhônexpress.

Mais le contrat interdisait aussi qu’un autre mode de transport public vienne concurrencer le tram-train. À la demande de Rhônexpress, les élus siégeant au Sytral ont donc voté, le 14 décembre, la suppression de la desserte de l’aéroport par les TCL, la présidente ayant fait valoir qu’il en coûterait plusieurs dizaines de millions d’euros pour racheter le contrat. Avec un budget de 1,126 milliard d’euros pour 2016, le Sytral invoque la rigueur budgétaire et la nécessité de faire des économies.

Les usagers, eux, n’auront pas l’occasion d’en faire et protestent, nombreux, en signant une pétition contre ce contrat inique de partenariat ­public-privé bien plus favorable au privé qu’au public.

Partager