Sodexo – Marseille : licenciés pour avoir fait grève !22/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2473.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sodexo – Marseille : licenciés pour avoir fait grève !

Les 19 chauffeurs livreurs de la Sodexo Marseille affectés à la livraison des repas aux cantines scolaires, en grève depuis le 23 novembre, ont été licenciés pour « abandon de poste » ; licenciements que le conseil des prud’hommes a considéré comme valides.

Ces salariés demandaient une augmentation de 200 euros et surtout ils dénonçaient le poids excessif qui leur est aujourd’hui imposé, passé de 650 kg à 2 000 voire 2 500 kg.

La direction de Sodexo a assimilé cette grève à un « abandon de poste » et un huissier a été promptement mandaté pour le constater. Le mercredi 16 décembre, profitant du fait que tous les grévistes étaient convoqués au tribunal des prud’hommes, la direction leur a fait porter, à domicile, la lettre leur signifiant leur licenciement.

Pour compléter le tout, le juge départiteur du conseil des prud’hommes a refusé vendredi 18 décembre de suspendre ces mesures de licenciement, ajoutant que ces travailleurs licenciés pouvaient faire appel de ce jugement. En attendant cet appel, dans un an, peut-être deux, les grévistes se retrouvent au chômage.

Quant à la Sodexo, elle sait où trouver des appuis, principalement auprès de la mairie. Depuis le début de la grève, elle a mis en place un réseau de distribution bis, avec des intérimaires qui approvisionnent les cantines des écoles en produits de substitution.

Ces repas ne comportent que des conserves, telles que salade de betterave... en boîte, raviolis au saumon... en conserve, pas de pain pour certains, et cela tous les jours sans que la mairie intervienne auprès de la Sodexo. Parents d’élèves, employées des écoles et enseignants ont protesté et manifesté contre la politique de la mairie et de Sodexo, sans résultat.

Lors du dernier conseil municipal de l’année, l’adjointe du maire de Marseille a stigmatisé les chauffeurs grévistes en les traitant d’« agitateurs politiques qui ont bloqué les camions ». Ainsi tout est clair, ce n’est pas la mairie qui est le donneur d’ordres pour les cantines scolaires mais Sodexo qui dicte sa loi à la mairie.

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