Leur société

Smic : le coup de pouce du gouvernement... au patronat

Le gouvernement a annoncé lundi 14 décembre que le salaire minimum ne serait revalorisé que du seul montant prévu par la loi, soit 0,6 % de hausse au 1er janvier 2016. Ainsi, en 2016, les 1,7 million de salariés au smic, chiffre en hausse de plus de 60 000 par rapport à 2014, ne toucheront que 6 euros net de plus par mois.

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a justifié sans rire cette décision en déclarant devant la Commission nationale de la négociation collective (CNNC): « Dans le contexte actuel, nous considérons qu’un coup de pouce n’est pas la meilleure solution pour augmenter le pouvoir d’achat, compte tenu de ses effets sur le coût du travail et donc l’emploi. » Elle n’est pas à un mensonge près. Mais tous les travailleurs savent à quoi s’en tenir sur la prétendue nécessité de baisser les salaires pour permettre aux patrons d’embaucher. L’argument a été répété depuis des années, avec les résultats que l’on sait : 6 millions de chômeurs aujourd’hui.

Depuis le début de l’année 2015, l’employeur d’un salarié au smic ne paie plus aucune cotisation de Sécurité sociale. Les allégements de charges sont ensuite progressifs jusqu’à 1,6 smic. L’ensemble des baisses de cotisations patronales représente 8 milliards d’euros de cadeaux de l’État au patronat, auxquels s’ajoutent les 30 milliards du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi.

À cela il faut ajouter qu’augmenter le smic de 1 143 euros à 1 500 euros ne coûterait aux entreprises que 9 milliards d’euros, soit une petite partie des 56 milliards d’euros que celles du CAC 40 ont versés à leurs actionnaires, sous forme de dividendes et de rachats d’actions en 2014.

Dans sa politique de défense des intérêts du patronat, le gouvernement Hollande-Valls persiste et signe.

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