RATP – la Villette : une bouffée d’oxygène16/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2472.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP – la Villette : une bouffée d’oxygène

Au centre RATP de Paris-la Villette, environ 120 personnes, dont 70 ouvriers, travaillent de nuit à la maintenance des voies du métro, avec des conditions de travail qui se dégradent depuis des années. Mais, dans la nuit du 8 au 9 décembre, la direction a mis le feu aux poudres.

À la prise de poste, les ouvriers ont appris la demande de révocation d’un tout jeune collègue. Alors qu’ils demandaient des explications, le responsable leur a répondu qu’il n’était pas au courant, espérant que cela s’arrêterait là. Mais les agents en ont décidé autrement.

Ils se sont tous rassemblés dans une salle afin de discuter des moyens de réagir. Il en est ressorti qu’il ne s’agissait pas juste de sauver leur collègue, mais bien plus généralement de s’opposer à la politique de la direction. En effet celle-ci multiplie les pressions : rapports, convocations suite aux arrêts maladie, contrôles médicaux, menaces sur l’avancement… Face à cela, les travailleurs ont voté à l’unanimité de « poser le sac », conscients que c’est la seule manière de se faire entendre. Ils réclamaient non seulement l’annulation immédiate de la demande de révocation de leur collègue, mais aussi l’arrêt des pressions de l’encadrement.

Comme la direction du site prétextait qu’elle n’était pas apte à répondre, les travailleurs ont exigé la venue d’un haut responsable. Il était hors de question pour eux de reprendre le travail sans une réponse immédiate. La deuxième nuit de grève, le haut responsable en question a dû venir s’expliquer au milieu de l’assemblée des grévistes. Ses belles paroles sur le dialogue social n’ont ébranlé personne, mais ont suscité l’indignation. Surpris par la détermination des travailleurs, le directeur a fini par céder à toutes les revendications et même davantage, puisque les jours de grève sont payés.

Fiers d’avoir fait plier la direction, les ouvriers ont repris le travail en se promettant de rester vigilants. C’est collectivement qu’ils ont pu s’imposer face à un encadrement qui avait perdu l’habitude qu’on lui résiste.

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