PSA Poissy : débrayage pour le maintien des congés16/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2472.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Poissy : débrayage pour le maintien des congés

Comme l’année dernière la direction du groupe PSA s’attaque aux congés des travailleurs. Elle veut avoir le maximum de contrôle sur les congés payés et même sur les jours des compteurs individuels et les congés d’ancienneté. Au niveau central, un accord signé par tous les syndicats, sauf la CGT, permet à la direction de n’accorder que deux ou trois semaines maximum l’été et de positionner des congés payés, des jours de RTT, des jours de compteurs ou des jours d’ancienneté, là où cela l’arrange.

À Poissy, l’accord proposé aux syndicats comporte trois semaines de congés en été et deux jours de RTT ou d’ancienneté utilisés au bon vouloir de la direction. La quatrième semaine de congés est à prendre à un autre moment. De très nombreux ouvriers tiennent à leurs quatre semaines d’été, pour se reposer ou pour avoir le temps de retourner au pays. D’autres préfèrent avoir trois semaines et en garder une à leur entière disposition. Mais vu le manque d’effectifs, il est évident que la direction ne les laissera pas prendre à leur gré cette quatrième semaine, particulièrement s’ils veulent l’accoler aux trois semaines d’été. Pour les congés de 2015, la configuration était la même, et des débrayages avaient permis de faire pression pour que le maximum d’ouvriers obtiennent cette quatrième semaine accolée.

Pour casser les quatre semaines de congés en été, la direction doit obtenir un vote des délégués du personnel, l’autorisant à fractionner ces congés. Récemment un DRH du groupe expliquait dans une interview qu’il faudrait supprimer cette obligation du Code du travail. Et un peu plus récemment encore, la ministre du Travail, questionnée sur la simplification du même Code, prenait la suppression de cet article en exemple !

Cette année, la colère contre cet accord est encore plus forte que l’an passé, car cela s’ajoute à tout le reste : les samedis obligatoires non payés, les suppressions de postes, les salaires bloqués, etc. De nombreux travailleurs sont allés voir les délégués du personnel ayant voté le fractionnement la dernière fois, pour leur dire qu’il n’était pas question qu’ils recommencent. Cette pression est suffisamment forte pour qu’aucun syndicat ne se soit engagé à signer l’accord, pour l’instant.

La pression est encore montée d’un cran vendredi 11 décembre, lorsque 150 ouvrières et ouvriers d’une équipe se sont mis en grève. Le montage s’est arrêté deux heures et l’emboutissage près de quatre. Les grévistes ont décidé ensemble de la conduite de leur mouvement et ont établi leurs revendications : quatre semaines pour tous ceux qui le veulent, trois semaines uniquement au volontariat, pas de vol des congés d’ancienneté ou autres. À cela ils ont ajouté l’arrêt des heures supplémentaires et samedis non payés. Ils ont demandé un nouvel accord reprenant ces revendications.

La direction a annulé la réunion des délégués du personnel qui était prévue le 14 décembre et pour l’instant elle n’a pas proposé de nouvel accord. Elle attend sans doute que la situation se calme un peu, et espère que les congés de fin d’année commençant le 18 décembre atténuent le mécontentement.

Ceux qui ont fait grève, et beaucoup d’autres au-delà, restent mobilisés car ils n’ont pas confiance dans les syndicats qui ont signé l’accord précédent sur les congés. Certains parlent déjà de reprendre les débrayages dès la rentrée de janvier.

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