Clinique du Pont-de-Chaumes : après 51 jours de grève16/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2472.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Clinique du Pont-de-Chaumes : après 51 jours de grève

Après 51 jours de grève, les 130 salariés de la clinique du Pont-de-Chaumes, à Montauban, ont repris le travail. Depuis le début, les grévistes sont restés solidaires. Ils ont tenu malgré toutes les tentatives d’intimidation et les pressions de la direction de la clinique, et ont repris le travail ensemble.

La grève avait démarré pour de meilleures conditions de travail face au manque de personnel et de moyens matériels, et pour une augmentation des salaires. Et si la détermination était forte, c’est que la colère était grande face au mépris de la direction comme de certains médecins.

Durant tout leur mouvement, les grévistes sont intervenus avec dynamisme pour le faire connaître. Après avoir participé à Toulouse au rassemblement de solidarité avec les travailleurs d’Air France, ils ont envahi l’ARS (l’Agence régionale de santé) de Toulouse. Ils ont également visité le QG de campagne de Delga, la candidate socialiste aux régionales.

Dès la première semaine de grève, la direction annonçait la prévision d’une réduction des effectifs de 20 % pour 2016. Comme le faisaient remarquer les grévistes, cela correspondait approximativement au nombre de salariés en grève.

Lors de la deuxième semaine, face au blocage organisé par les grévistes à l’entrée de la clinique, le directeur est venu en personne, muni de tenailles, pour couper plusieurs mètres de grillage sur le parking.

Au bout de 41 jours de grève, cinq salariées ont entamé une grève de la faim, s’installant dans le hall d’entrée de la clinique. La direction, sous prétexte de vigipirate, a refusé d’éteindre les lumières dans le hall. Mais cette décision, ainsi que celle de recruter des vigiles pendant le conflit, démontrait que c’était plutôt le plan vigigréviste que la direction mettait en œuvre.

Lors de chaque entrevue, la direction, aidée en cela par le médiateur, a tout fait pour faire traîner en longueur les discussions et les négociations, tout en assignant 19 grévistes au tribunal.

Les travailleurs ont finalement obtenu que le tiers des jours de grève soit payé. Un autre tiers sera récupérable. Ils ont obtenu l’attribution de binômes supplémentaires aide-soignante/infirmière jour et nuit, l’annulation de la restructuration en cours, des jours supplémentaires pour enfant malade et une prime exceptionnelle, moitié en fin d’année, moitié au mois de juin.

Mais, comme le dit une gréviste, « ce que nous avons surtout obtenu, et personne ne pourra jamais nous l’enlever, malgré toutes les menaces des médecins, les intimidations, les fiches de paie à 2,99 euros, c’est d’avoir fait respecter notre dignité. Et c’est comme cela que nous sommes rentrées au travail ce lundi 14 décembre : dignes, fières, et la tête haute ! »

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