L’Agence mondiale antidopage, organisme international créé en 1999 à la suite du scandale du dopage dans le cyclisme (affaire Festina) s’en est pris, dans un énorme rapport de 335 pages, au dopage quasiment institutionnel pratiqué dans l’athlétisme russe.

Plusieurs athlètes, des entraîneurs, un médecin, un labo de contrôle qui a détruit 1 417 échantillons pour faire disparaître toute trace sont incriminés ainsi que les pouvoirs publics, et il est question d’interdire aux athlètes russes de concourir aux prochains jeux Olympiques. Les commentateurs ne se font pas faute de rappeler que les pratiques remontent à l’époque de l’URSS stalinienne.

Apparemment l’athlétisme en Russie a fait très fort, mais ce pays n’est évidemment pas le seul pays visé et on s’attend à d’autres révélations. Que ce soit pour des raisons d’argent ou par nationalisme, dopage et trucage sont partout. Il n’est que de rappeler les récents scandales de la Fifa dans le football, Lance Armstrong archidopé et pourtant sept fois proclamé vainqueur du Tour de France, et tant d’autres affaires, dont une partie seulement a été révélée au public.

Mais on aurait tort d’être surpris. Après tout Volkswagen dans son registre n’a rien fait d’autre en truquant les tests de pollution, et une ribambelle d’entreprises s’entendent illégalement pour se répartir les marchés, enfreignant couramment lois et règlements.

Dans une société où l’argent et le nationalisme pourrissent tout, pourquoi le sport y échapperait-il ?