Leur société

Droit de vote des étrangers : enterré en grande pompe

Comparant le droit de vote des étrangers à un « totem [qui n’est] plus adapté à la réalité du monde [...] », Valls a déclaré « Cette promesse ne sera pas mise en œuvre. Et je suis convaincu qu’elle ne sera pas reproposée à la prochaine élection présidentielle ». Après que cette promesse a été trahie pendant des décennies par la gauche, il promet de ne plus la faire.

enterré en grande pompe

Il y a en France 2,6 millions d’étrangers issus de pays hors de l’Union européenne. La majorité sont des travailleurs. Ils créent des richesses, payent des cotisations sociales et des impôts, participent à tous les aspects de la vie économique et sociale mais n’ont pas le droit de vote. Seuls les 1,4 million d’étrangers issus de pays de l’Union européenne peuvent voter. Et encore, seulement aux élections municipales et européennes, sans toutefois pouvoir être élus maires.

Ce droit de vote des étrangers faisait déjà partie des promesses de ­Mitterrand en… 1981. Puis de nouveau du même en 1988. Le candidat Lionel Jospin en 1997 avait « souhaité » cette réforme. Et le candidat François Hollande en avait fait son « engagement n° 50 » en 2012. Mais voilà, une fois élus, tous ont piétiné leur engagement. Aucun d’entre eux n’a eu le courage de prendre une mesure qui aurait renforcé la classe ouvrière, même si ce n’est que sur le terrain électoral.

Manuel Valls a franchi un degré supplémentaire. Il aurait pu se contenter d’enterrer ce projet en silence, comme les autres l’ont fait. Mais il prépare sa campagne en direction des électeurs de droite, en indiquant clairement sa boussole : à droite toute, et en jetant par-dessus bord toutes les promesses qui pourraient repousser l’électorat réactionnaire.

Voter, exprimer aussi son opinion sur la politique subie, cela devrait être un droit élémentaire pour tous les travailleurs du pays quelle que soit leur origine, et pas seulement pour les municipales, mais pour les législatives et la présidentielle. Ce qui n’est qu’un simple droit d’expression est refusé à 2,6 millions de travailleurs.

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