COP 21 : le climat, prétexte à une mise en scène11/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2467.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

COP 21 : le climat, prétexte à une mise en scène

Pendant qu’une pré-COP 21 réunit au Quai d’Orsay les ministres de dizaines de pays, chargés d’huiler les rouages diplomatiques pour que les chefs d’État qui viendront à Paris à la fin du mois puissent signer un accord, il apparaît de plus en plus que ce cirque de conférences sur le climat ne servira à rien.

Un document de l’ONU publié le 6 novembre montre que les engagements, négociés depuis des mois, que s’apprêtent à prendre ces chefs d’État, n’empêcheront pas une hausse moyenne de 3°C des températures mondiales à l’horizon 2100, alors que chacun reconnaît qu’il faudrait contenir le phénomène en dessous de 2°C de hausse.

De son côté l’Organisation météorologique mondiale signale que l’année 2014 a vu un record de concentration de gaz à effet de serre, montrant involontairement que les vingt précédentes conférences mondiales, à Kyoto, Rio, Copenhague, etc., n’ont pas servi à grand-chose.

Car ce ne sont pas les Hollande, Obama et autres Xi Jinping qui dirigent vraiment l’économie mondiale et peuvent réellement agir sur les facteurs qui poussent au réchauffement climatique. Ce sont les actionnaires des plus grandes entreprises, au travers des conseils d’administration prenant leurs décisions en secret, qui décident de produire sur un continent puis de transporter les marchandises vers un autre où elles seront utilisées. Ce sont Total, Exxon ou BP qui décident de forer ou non pour rechercher et exploiter du pétrole ou du gaz, non pas avec la préoccupation d’éviter les catastrophes écologiques, mais avec celle de dégager du profit en fonction des cours, oh combien volatils et spéculatifs, des matières premières énergétiques. Ce sont les patrons de ­Volkswagen qui ont organisé la production et la vente de millions de voitures plus polluantes en réalité que sur le papier.

Le dernier rapport de la Banque mondiale, indiquant que ce sont les plus pauvres, et notamment ceux qui survivent en pratiquant une agriculture et un élevage de misère, qui subiront de plein fouet les changements climatiques, ne propose d’ailleurs pas du tout de contrôler l’activité de ces trusts, mais d’instaurer une taxe carbone. Ce serait une façon de faire payer tout un chacun sous prétexte de sauver le climat, tout en évitant que les grandes entreprises soient tenues pour responsables de la catastrophe annoncée.

Hollande, qui sait tout cela, n’hésite pas à poser au défenseur des miséreux. Bien à la peine pour faire remonter sa cote de popularité, et accessoirement limiter les dégâts de son camp aux élections régionales, il joue la comédie de la « réunion de la dernière chance » à propos de la COP 21. Cette conférence ne sert pourtant qu’à une seule chose : tenter de recycler des politiciens usés en chevaliers verts de la planète.

Comme si ceux qui font tout pour maintenir en place le capitalisme, ce système économique aveugle où la grande bourgeoisie, irresponsable et incontrôlable, est aux commandes, pouvaient limiter ses dégâts sociaux ou environnementaux.

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