Cenntro Motors – Lyon : 382 travailleurs licenciés11/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2467.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cenntro Motors – Lyon : 382 travailleurs licenciés

Le propriétaire actuel de l’usine Cenntro Motors, Peter Wang, a déposé le bilan fin avril, et le tribunal de commerce a prononcé la liquidation judiciaire le 30 octobre. L’usine ferme : ce sont 382 salariés qui vont être licenciés.

En 2001, cette ex-usine Ciapem, qui comptait encore 1 100 salariés, fabriquait des lave-linge. Après le dépôt de bilan de Moulinex-Brandt, elle fut reprise par Elco et Fagor, ce dernier en étant devenu seul propriétaire en 2005.

Puis Fagor s’en débarrassa en 2011 et un petit entrepreneur la reprit, sous le nom de SITL, qui devait y fabriquer des véhicules utilitaires électriques et des filtres d’assainissement de l’eau, tout en restant sous-traitant de Fagor Brandt pendant quatre ans pour la fabrication de lave-linge. Quand celui-ci a déposé le bilan en 2013, cette dernière activité représentait 90 % du chiffre d’affaires, si bien que SITL a fait faillite.

Un nouveau repreneur est alors apparu, qui semblait peu fiable aux salariés et qui, malgré l’argent public touché, n’a rien investi. Les effectifs avaient fondu au fil des reprises successives : depuis deux ans, sur les 382 salariés qu’il a gardés, 262 restaient chez eux, en chômage technique, perdant beaucoup d’argent, et les 120 autres venaient à l’usine, où il y avait bien peu de travail puisque aucune voiture électrique, censée y être fabriquée, n’en est jamais sortie…

Pour finir, ce patron met la clef sous la porte. La plupart des salariés ont plus de 50 ans, et plusieurs dizaines d’années d’ancienneté. Cela fait des années qu’ils se battent pour essayer de maintenir les emplois et empêcher l’usine de disparaître. Ils ont multiplié les manifestations et les interventions auprès des pouvoirs publics, qui ont financé des repreneurs successifs bien peu dignes de confiance. Aujourd’hui, les travailleurs vont être licenciés avec les indemnités minimales, à un âge où il leur sera difficile de retrouver un emploi.

L’usine était l’une des dernières encore implantées dans la ville de Lyon. Dans ce quartier de Gerland, autrefois populaire et industriel, et où tout a fermé, les immeubles poussent comme des champignons. Les promoteurs doivent déjà lorgner sur le vaste terrain qui sera libéré. Mais comme il appartient au Grand Lyon, les travailleurs demandent que celui-ci crée de nouveaux emplois.

Les salariés licenciés ne veulent pas en rester là. Ils demandent à bénéficier de formations. Et ils vont aller en justice pour faire condamner les licenciements, obtenir des indemnités dignes de ce nom et savoir où est passé l’argent.

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