Bonna Sabla : Licenciements et profits dans le béton11/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2467.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bonna Sabla : Licenciements et profits dans le béton

Bonna Sabla est une entreprise qui fabrique des produits en béton destinés au bâtiment et qui emploie 1 800 salariés répartis sur 40 sites de production en France. Elle fait de plus partie de Consolis, le premier groupe européen dans ce domaine, qui emploie 10 000 travailleurs et affiche un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros. Depuis 2009, malgré les bénéfices réalisés, les actionnaires de Bonna Sabla ont fermé une vingtaine d’usines, entraînant la suppression de 800 emplois.

Le site de Conflans-Sainte-Honorine, dans la région parisienne, fut ainsi fermé en 2013, laissant ses soixante-six travailleurs sur le carreau. La direction avançait alors de prétendues difficultés, une absence de commandes, cachant le fait qu’elle était sur le point d’obtenir un très profitable contrat pour la fabrication des éléments du tunnel de prolongement de la ligne 14 du métro parisien dans le cadre du projet du Grand Paris.

Puis, en juin dernier, le patron annonçait un investissement de six millions d’euros et la remise à neuf du site. L’usine se remettait alors à fonctionner, mais avec un salarié en CDI… le directeur de l’usine, et 58 emplois, mais en intérim. Quant aux salariés licenciés qui postulaient pour être réembauchés, le directeur osa affirmer que cela était impossible, car ils n’avaient plus les compétences requises.

Si ces travailleurs n’ont aujourd’hui pas réussi à obtenir leur réembauche, ils ont tout de même gagné contre Bonna Sabla des indemnités d’un montant total de 800 000 euros, les tribunaux leur donnant finalement raison. Dans le béton comme ailleurs, les profits doivent servir à l’emploi et aux salaires, pas à engraisser les actionnaires.
 

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