Alpes-Maritimes : offensive contre les travailleurs du département11/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2467.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alpes-Maritimes : offensive contre les travailleurs du département

Le conseil départemental des Alpes-Maritimes a décidé d’augmenter de façon conséquente le temps de travail de ses salariés. Son président, Éric Ciotti, vient de faire voter par sa majorité de droite la suppression de la moitié des RTT des 4 500 agents territoriaux, qui passent de 22 jours à 11 au maximum dans l’année.

En outre, trois jours de congés annuels sont supprimés, et les salariés sont désormais assujettis à 1 607 heures par an, alors qu’ils étaient depuis l’an 2000 à 1 568 heures par an.

Les conseillers de gauche ont voté contre, mais le groupe PS est d’accord avec le principe d’économies budgétaires, s’offusquant uniquement de cette mesure prise unilatéralement et sans consultation du personnel.

Évidemment, du côté des agents la pilule passe mal. Ces RTT supprimées étaient en réalité des heures récupérées, correspondant à du temps de travail supplémentaire effectué par les agents, en plus de leur journée habituelle. Et sans ces heures en plus, beaucoup se demandent comment ils vont boucler leurs dossiers déjà en retard.

Éric Ciotti définit lui-même son objectif comme politique. Il répète que les 35 heures sont dépassées et que Emmanuel Macron, bien que n’étant pas de son bord, va dans le bon sens. Il veut faire des Alpes-Maritimes le fer de lance de l’augmentation du temps de travail dans le secteur public.

Car, c’est bien connu, pour ce monsieur, les fonctionnaires – et les salariés en général – ne travaillent pas assez. D’un ton condescendant, il a déclaré que les hommes politiques « n’étaient pas là pour distribuer des sucres d’orge ».

Ciotti pense avant tout à sa carrière politique. ­Monsieur Sécurité de l’UMP, il s’était distingué en 2010 en faisant voter une loi supprimant les allocations familiales aux parents d’enfants trop souvent absents à l’école, loi retoquée par le PS en 2013. En 2015, surfant sur toutes les idées réactionnaires, il avait réclamé la suppression des allocations aux familles dont les enfants n’avaient pas respecté la minute de silence au moment des attentats de Charlie Hebdo. Aujourd’hui, il fait de la surenchère contre la limitation du temps de travail.

En faisant travailler les agents du conseil départemental 14 jours de plus par an, Éric Ciotti calcule qu’il fait une économie équivalente à 100 emplois. C’est donc bien 100 emplois qui manquent au conseil général, c’est-à-dire 100 chômeurs qui auraient pu utilement être embauchés.

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