SNCF : à l’heure de la désertification ferroviaire14/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2463.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : à l’heure de la désertification ferroviaire

Sur la ligne SNCF Paris-Belfort (anciennement Paris-Bâle), où le service et le matériel roulant ne cessent de se dégrader, de nouvelles menaces se profilent. Il n’y a déjà plus que quatre allers-retours au-delà de Troyes ; ils seraient encore réduits à deux pour desservir Chaumont et Vesoul jusqu’à Belfort, avec des suppressions d’arrêts tels que Lure ou Langres. Les voyageurs sont aiguillés vers le TGV, dont les billets sont beaucoup plus chers et les gares, près de Belfort ou de Besançon, très éloignées. La manifestation de protestation contre cette nouvelle coupe a rassemblé 500 participants à Vesoul, samedi 10 octobre,

C’est toujours le déficit financier de ces lignes baptisées Trains d’Équilibre du Territoire qui est mis en avant pour diminuer les moyens utiles et nécessaires à leur exploitation. La SNCF et le gouvernement choisissent de rentabiliser le TGV pour rembourser une dette de milliards d’euros qui a profité aux capitalistes du BTP et du matériel ferroviaire.

Sur cette ligne Paris-Belfort, il ne se passe pas une semaine sans que les vieilles motrices diesel-électriques ne tombent en panne, occasionnant des heures de retard. Pour justifier des suppressions de trains, la SNCF n’a prévu que de les remplacer au compte-gouttes. Mais tout le monde sait qu’au dépôt de Sotteville-lès-Rouen, dans un immense « cimetière », il y a au moins 150 machines neuves, jamais utilisées, prévues pour les trains de fret mais adaptables facilement à la traction de trains voyageurs.

Ces machines avaient été commandées, et grassement payées, à Alstom dans le cadre du Grenelle de l’Environnement de 2007 ; le fret ferroviaire devait être développé. En fait, par choix des gros groupes de ce secteur (Geodis, Gefco,etc.) le fret ferroviaire a plongé au profit du « tout camion » jugé par eux plus rentable.

Alors qu’importe si le matériel pourrit dans un dépôt, pendant que les usagers sont dans la galère faute de trains ?

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