Sanae et Siham, les deux jeunes coiffeuses qui avaient été arrêtées puis inculpées en juin pour... port de robes, ont été innocentées à l’issue de leur procès. C’est la moindre des choses, même si elle n’était pas acquise, et un succès dû aux manifestations et à la pétition qui soutenaient ces jeunes femmes. De plus, deux des intégristes qui les avaient prises à partie sur un marché d’Iznegane ont été arrêtés et risquent des peines de prison.

Mais d’autres incidents du même genre ont lieu. La presse relate ainsi que, à Safi, une autre jeune fille a été harcelée par une foule et chassée du marché, avec sa mère, pour son short jugé trop court.

Par ailleurs, plusieurs personnes ont été arrêtées pour non-respect du ramadan. Ainsi, sur cinq jeunes arrêtés sur une place de Marrakech pour avoir bu un jus d’orange, alors qu’il faisait plus de 40°C, quatre sont d’ores et déjà condamnés à deux mois de prison avec sursis. D’autres ont été encerclés par des passants et dénoncés à la police dans des petites villes, voire dans une forêt, alors qu’ils fumaient et buvaient, ou mangeaient. Tous encourent jusqu’à six mois de prison ferme.

La loi rétrograde et la pression des religieux les plus bigots cumulent leurs effets contre les libertés. Le nouveau Code de procédure pénale, en cours de débat, n’est pas fait pour arranger les choses. En effet, c’est à peine s’il prévoit une certaine répression du harcèlement sexuel ; il confirme surtout les lois contre les libertés, remplaçant tout au plus des peines de prison par de lourdes amendes.