Les mensonges sur la Grèce15/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2450.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les mensonges sur la Grèce

Les Grecs, « des fainéants » ?

« Le problème, c’est qu’on ne travaille pas assez en Grèce », a déclaré Sarkozy au journal de 20 h sur TF1.

Selon les enquêtes rassemblées par l’OCDE, la durée hebdomadaire moyenne de travail en 2014 était de 41,9 heures en Grèce, un chiffre qui dépasse de 4,6 heures la durée hebdomadaire moyenne en France et de 6,6 heures celle de l’Allemagne.

Cette idée est reprise par bien d’autres, politiciens et journalistes de tout bord. C’est un bobard parmi tant d’autres, à propos de la Grèce.

Vrai ou faux ?

On nous serine que, contrairement aux Grecs, les peuples espagnol et portugais auraient accepté de faire des efforts, ce qui aurait permis à leur économie respective de s’assainir. Curieuse façon de présenter les choses.

Car ce n’est pas de leur plein gré que les travailleurs espagnols, portugais et autres ont accepté la dégradation de leurs salaires, la généralisation de la précarité, des temps partiels, un chômage qui a crevé les plafonds, les coupes drastiques dans les dépenses de santé, d’éducation, et dans les retraites... En Espagne, au Portugal et ailleurs, ils ont été nombreux à participer à des manifestations pour protester. Et si « les bons indicateurs sont désormais de retour », selon les économistes, les conditions de vie des travailleurs n’ont connu aucune amélioration, bien au contraire.

En revanche, les mesures d’austérité ont bel et bien profité aux capitalistes d’Espagne, du Portugal, et d’ailleurs...

 

Ceux qui ne connaissent pas l’austérité

À entendre des dirigeants politiques y compris de gauche, les classes populaires grecques paient pour avoir vécu au-dessus de leurs moyens. Quelques centaines de familles de la grande bourgeoisie possèdent l’essentiel de l’économie grecque. Elles sont propriétaires de banques, d’entreprises pharmaceutiques, de travaux publics, d’équipements militaires.

Or, même aujourd’hui, malgré la crise, les armateurs sont encore exemptés d’impôts par la Constitution. Et les plus grandes fortunes échappent miraculeusement aux contrôles de la Banque centrale européenne (BCE). Elles ont pour la plupart ­expatrié leurs capitaux : 120 milliards d’euros seraient ainsi passés à l’étranger.

Un seul de ces grands propriétaires, actionnaire dans le secteur des médias et dans le BTP, a été mis en garde à vue pour évasion fiscale. Mais, après avoir signé un chèque de 1,8 million d’euros, il a été libéré au bout de quelques heures.

En Grèce, comme ailleurs, on ne fait la morale qu’aux pauvres.

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