Dans les entreprises

PSA – Mulhouse : travailler moins pour travailler tous

Vendredi 12 juin, l’usine va passer en monoflux : une des deux lignes de montage va être arrêtée, et la production des trois modèles (Citroën C4 et DS4, Peugeot 2008) se fera sur la ligne restante.

Le passage en une seule chaîne de production va se traduire d’ici mi-juillet par le licenciement de 450 intérimaires, soit la moitié de ceux travaillant à l’usine. Dans une période de montée du chômage, PSA fabrique des centaines de chômeurs supplémentaires. tout en continuant à toucher des dizaines de millions d’euros d’aides en tout genre de l’État.

Cette chute des effectifs se poursuit en fait année après année : en un an et demi d’application de l’accord de compétitivité censé pérenniser l’activité des usines, près d’un millier d’emplois en CDI ont été supprimés à Mulhouse, dont les trois quarts concernent des postes d’ouvriers. La production quotidienne, elle, n’a pas baissé d’un seul véhicule. Aussi, dans les ateliers, les charges de travail ont explosé.

Et cette situation va être accentuée avec le monoflux : quand on doit produire trois voitures différentes sur la même ligne, avec des opérations répétées plus de cinquante fois par heure, les cadences deviennent vite intenables.

C’est ce qu’ont tenu à dénoncer ces dernières semaines une poignée d’intérimaires d’un même secteur du Montage. Ils ont débrayé à trois reprises, avec le soutien de délégués de la CGT, sans se laisser intimider par les menaces de la maîtrise et du chef du personnel.

Leur réaction est un encouragement pour tous ceux qui ne se résignent pas.

Car dans le contexte actuel de l’usine, tandis qu’une avalanche d’heures supplémentaires est imposée aux travailleurs, l’arrêt d’une ligne de montage n’est pas synonyme de moins de travail. Alors, ce travail doit être réparti entre tous, sans qu’aucun intérimaire ne soit licencié.

Partager