Le Jean Zay que l’on préfère03/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2444.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Jean Zay que l’on préfère

« (…) Quinze cent mille hommes morts pour cette saloperie tricolore…

Quinze cent mille dont chacun avait une mère, une maîtresse,

Des enfants, une maison, une vie, un espoir, un cœur…

Qu’est ce que c’est que cette loque pour laquelle ils sont morts ? (…)

Je hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang, le sang bleu que tu voles au ciel,

Le blanc livide de tes remords.(…) »

« Et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré et tes victoires,

Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs. »

Ces lignes sont extraites du poème antimilitariste Le Drapeau, écrit en 1924 par Jean Zay alors âgé de 19 ans et indigné par l’horrible boucherie qu’avait été la guerre de 1914-1918. L’histoire dit que ce poème n’était pas destiné à être publié. Et que s’il le fut huit ans plus tard dans un journal, ce fut par des activistes d’extrême droite qui cherchaient alors à nuire à son auteur alors qu’il était candidat à la députation. Quoiqu’il en soit, entre le portrait de Jean Zay dressé par François Hollande à coups de discours patriotiques et celui tracé par ce poème de 1924, on ne peut que préférer le second.

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