Budget de l’armée : gouffre pour les finances publiques, manne pour les industriels03/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2444.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget de l’armée : gouffre pour les finances publiques, manne pour les industriels

Le budget militaire augmente constamment. Car, si la France n’a pas connu la guerre sur son territoire depuis soixante-dix ans, elle ne cesse d’intervenir militairement : du Mali à la Centrafrique en passant par l’Afghanistan, le Tchad ou encore le Liban, l’armée française envoie des hommes, des Rafale ou un porte-avions !

Plus même, le budget du ministère de la Défense n’a pas été seulement écorné cette année alors qu’on applique une cure d’austérité aux autres ministères. Il se monte à la modique somme de 31,8 milliards par an et, parce que la mariée est toujours plus exigeante, le gouvernement socialiste a même prévu une rallonge de 3,8 milliards sur 5 ans ! En rajoutant encore sur la rallonge, le ministre de la Défense vient d’annoncer l’avancement et le renforcement du programme de construction de frégates. Mais ce n’est toujours pas assez : la Cour des comptes vient d’épingler l’État sur le montant des opérations extérieures (les Opex) sciemment sous-estimé dans le budget de 2014. Le montant initial de ces Opex était de 450 millions d’euros en 2014, il est passé à 1,1 milliard d’euros soit un surcoût de 668 millions d’euros et la facture s’annonce aussi salée en 2015 puisque, d’après la Cour des comptes, « la sous-budgétisation devrait à nouveau approcher 600 millions ». Ce trou dans le budget de l’État devra, comme l’année précédente, être réparti entre tous les ministères, celui de la Santé, de l’Éducation nationale par exemple, qui seront sommés de faire des économies supplémentaires.

Combien d’hôpitaux ne seront pas construits, combien d’infirmières ou de professeurs ne seront pas recrutés, pour permettre de maintenir le budget militaire ? Aucune de ces interventions militaires ne sert à ramener la paix, mais l’argent n’est pas perdu pour tout le monde : les industriels de l’armement sont ravis, comme Dassault, Airbus Helicopters, Thalès qui voient leur carnet de commandes gonfler chaque année…

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