Dans les entreprises

Groupe Orpéa : flicage des salariés

En décembre 2014, la CGT avait porté plainte contre le groupe Orpéa, l’un des leaders mondiaux des maisons de retraite et des cliniques privées, accusé d’espionner des salariés.

Cette affaire remonte à 2010. La direction d’Orpéa, dont les principaux actionnaires sont un fonds d’investissement canadien, la famille Marian, fondatrice du groupe, et la famille Peugeot, redoutait le déclenchement de grèves dans ses établissements. Elle a alors utilisé trois indicateurs se faisant passer pour des travailleurs d’Orpéa. Ces taupes rédigeaient des rapports hebdomadaires qui décrivaient l’état d’esprit des salariés, plus particulièrement les faits et gestes des militants de la CGT. Ils ne cherchaient pas seulement à dénoncer les fortes têtes mais à infiltrer les syndicats.

Pour ce sale boulot, dénommé conseil en gestion de risque social, Orpéa avait fait appel à une société, Groupe synergie globale (GSG), connue pour avoir mis en place une vaste opération de fichage, d’écoutes illégales et d’espionnage des travailleurs du groupe Ikea à la même époque.

D’après Mediapart, en 2015 la direction d’Orpéa a proposé quatre millions d’euros en échange du retrait de sa plainte à la CGT, qui a refusé cette magouille.

Le flicage des travailleurs et des militants est loin d’être une exclusivité d’Orpéa et d’Ikea. Ces dernières années, pour des affaires de ce type, Eurodisney, Carrefour, Lidl par exemple ont été condamnés, sans compter les entreprises qui n’ont pas été prises la main dans le sac.

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