Nouveau stade de Bordeaux : 14 travailleurs sans paye depuis trois mois15/04/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/04/2437.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nouveau stade de Bordeaux : 14 travailleurs sans paye depuis trois mois

À quelques jours de l’inauguration du nouveau grand stade de Bordeaux qu’ils ont contribué à construire, quatorze travailleurs venus d’Espagne n’ont pas été payés depuis trois mois. Sans ressources, ils ne peuvent plus envoyer d’argent à leurs familles. Le gaz et l’eau sont coupés chez certains d’entre eux. Quelques-uns, ne pouvant plus payer leur hôtel, ont dû dormir dans la rue avant de trouver un soutien de la CGT.

Leur employeur, Wit § Ki, société basée dans l’Oise, est aux abonnés absents. Cette entreprise de charpente métallique est sous-traitante pour le compte du groupe Fayat, associé à Vinci, à qui la municipalité de Bordeaux a confié en partenariat public-privé la construction et l’exploitation du grand stade pour trente ans.

Wit § Ki a été déclarée en liquidation judiciaire après avoir tenté de transférer frauduleusement le contrat de travail initial de droit français de ses salariés à une filiale espagnole, créée tout exprès pour bénéficier des avantages patronaux liés au statut de travailleur détaché. Ce dernier abus avait été précédé par un chantage permanent au renvoi en Espagne, par des escroqueries sur les heures figurant sur les bulletins de salaire, par l’obligation pour les travailleurs de payer de leur poche leur équipement de sécurité… Et cela pour un salaire horaire officiellement au smic et des journées commençant à 7 h 30 pour finir à 18 h 30, sans pause ne serait-ce que pour soulager un besoin pressant avant le déjeuner.

Une manifestation de soutien a été organisée par la CGT devant le nouveau stade pour dénoncer cette situation. Malgré le barrage de la langue, cette démonstration de solidarité entre travailleurs de pays différents a été un encouragement pour tous.

Il est inadmissible que Fayat-Vinci, donneurs d’ordre, et derrière eux la ville de Bordeaux, puissent se laver les mains de cette situation en faisant mine d’être surpris par la défaillance du sous-traitant. Ils sont les premiers responsables de cette scandaleuse course à la surexploitation.

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