Les aides à domicile : galère pour les salariés et les personnes aidées08/04/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/04/Soin_domicile_p11.jpg.420x236_q85_box-0%2C342%2C3648%2C2394_crop_detail.jpg

Leur société

Les aides à domicile : galère pour les salariés et les personnes aidées

Les restrictions budgétaires de l’État font des ravages dans l’aide à domicile destinée aux personnes âgées et handicapées. Et en plus, les conseils généraux et les caisses de retraite ne sont pas en reste, loin de là. Tout ce beau monde se décharge à bon compte d’une mission de service public sur des associations dont il réduit d’année en année les budgets.

Illustration - galère pour les salariés  et les personnes aidées

Ainsi on en arrive à cette aberration que, dans le canton de Varzy dans la Nièvre par exemple – canton très rural où l’isolement des personnes âgées ou handicapées est aggravé –, en quelques années le nombre d’aides à domicile est passé de 35 à 30, travaillant le plus souvent à temps partiel. En 2008 sur ce canton, l’association effectuait 32 000 heures par an, et en 2014 seulement 22 000. Et cela malgré un nombre de demandes d’intervention en augmentation, mais qui ne peuvent pas être toutes satisfaites.

Autre scandale : les réévaluations de plans d’aide du conseil général. Tous les ans, l’état de dépendance des personnes est recalculé par un baromètre, le GIR. Il va de six pour les moins dépendantes à un pour les plus dépendantes, donnant droit à moins ou plus d’heures pour que soient effectués ménage, toilette, courses… D’une année sur l’autre, il n’est pas rare que des personnes passent d’un GIR 4 à un GIR 5 par exemple, comme si leur dépendance diminuait avec le temps et l’âge.

Les conditions de travail des aides à domicile ont toujours été difficiles et même éprouvantes : emplois sous-payés, souvent à temps partiel, peu de formations, les déplacements payés 0,35 euro du km et seulement d’une intervention à une autre, etc. Chacun est isolé dans son travail et face à son employeur. Sans parler des problèmes de santé liés au travail : tendinites, hernies discales, problèmes graves aux bras ou aux jambes, à la colonne vertébrale. Beaucoup ne vont pas jusqu’à la retraite, mais se retrouvent à 50 ans, ou avant, en invalidité avec 700-800 euros pour vivre après des années de ce travail difficile.

Le 7 mars à Nevers, les aides à domicile étaient 200 à manifester devant la préfecture à l’appel de leur association professionnelle, venant de tout le département et aussi du Loiret. Quelques pancartes dénonçaient les salaires et les conditions de travail. Elles ont été contentes de se retrouver, nombreuses, et de pouvoir discuter entre elles.

Les aides à domicile revendiquent des formations pour apprendre les bonnes postures par exemple, des téléphones portables pour pouvoir se joindre en cas de difficulté chez un usager ou simplement pour se coordonner ou communiquer sur l’état de telle personne quand elles effectuent un remplacement. Elles demandent des salaires décents alors qu’aujourd’hui, pour un temps complet, elles touchent le smic.

Beaucoup d’aides à domicile sont conscientes qu’il ne faudra pas en rester là

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