Leur société

Records boursiers : annonciateurs de la prochaine crise

Les indices boursiers des métropoles impérialistes battent tous des records. Le 19 février, le CAC 40 a ainsi dépassé 4 800 points. L’indice, qui mesure la progression de la valeur des actions – et l’enrichissement des actionnaires – des quarante plus grandes sociétés françaises cotées, n’avait plus atteint un tel niveau depuis juin 2008, depuis l’explosion de la crise bancaire, financière et économique.

Quelques jours avant, le 17 février, l’indice américain des 500 plus grandes sociétés cotées à New York dépassait son record historique des 2 100 points. Et le 18 février c’est l’indice japonais du Nikkei qui battait, lui aussi, un record.

Ce qui explique cette bonne santé des marchés d’actions et des actionnaires en Europe, aux États-Unis et au Japon, ce sont les milliards d’euros, de dollars et de yens, déversés sur les marchés par les différentes banques centrales. « Compte tenu de la faiblesse de l’investissement et de la demande anémique des ménages, commente Jean-Michel Naulot, un ancien banquier repenti cité par la presse, toutes ces liquidités alimenteront une fois encore les bulles financières. »

En deux ans, la banque centrale américaine a injecté dans l’économie – en fait, essentiellement dans les caisses des banques et autres institutions financières – 1 600 milliards de dollars. Dans le même temps, la valeur des actions à Wall Street a explosé.

Au Japon, dont la banque centrale a ouvert les vannes à partir de la fin de l’année 2012 pour alimenter les marchés financiers en monnaie, « l’indice de la Bourse a doublé, mais l’économie réelle, elle, n’a pas bougé », commente Jean-Michel Naulot.

En Europe, le président de la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé en janvier le lancement d’un programme de versement de liquidités aux marchés financiers sous la forme du rachat de titres de dette à hauteur de 60 milliards d’euros par mois à partir du mois de mars, au moins jusqu’en septembre 2016, soit un total de 1 140 milliards d’euros.

Bien loin d’investir dans de nouvelles productions, les spéculateurs, c’est-à-dire tous les financiers, n’ont même pas attendu que les premiers milliards d’euros soient versés pour se disputer les actions des entreprises déjà existantes. Cet afflux d’acheteurs fait pour l’instant exploser les cours. La hausse s’alimente d’elle-même, les spéculateurs achetant aujourd’hui pour revendre plus cher demain et gagnant de l’argent tant que la hausse continue. Mais cette explosion ne repose sur rien de réel : rien de plus n’est produit, construit ou même échangé. Les milliards d’euros fabriqués par les banques ne feront que rendre la prochaine crise financière plus catastrophique.

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