Leur société

Dexia : arnaque sur les collectivités

Jusque dans les années 1980, l’essentiel des emprunts des collectivités locales et des hôpitaux se faisait auprès de la Caisse des dépôts, institution publique, et de sa filiale dédiée, la Caisse d’aide à l’équipement des collectivités locales (CAECL).

Les lois de décentralisation, à partir de 1983, en transférant aux collectivités locales des quantités croissantes de dépenses, ont augmenté leurs besoins d’emprunts. La CAECL joua donc un rôle de plus en plus important. C’était un marché attirant pour la spéculation. L’État privatisa la CAECL, qui prit alors le nom de Crédit local de France (CLF). Cette banque nouvellement créée se développa rapidement à l’échelle internationale, notamment par une vaste politique de rachats ou de fusions, par exemple avec le Crédit communal de Belgique, avec qui le groupe fusionna en 1996 pour créer la banque Dexia.

À partir de la fin des années 1990, Dexia multiplia les prêts dits toxiques qui s’avérèrent très risqués. Elle mit à profit le réseau de relations de la CAECL et du CLF et abusa de leur réputation pour vendre ces prêts toxiques aux collectivités locales et hôpitaux.

Avec la crise, Dexia, en situation de faillite, a été reprise en partie par l’État français, qui a déboursé plusieurs milliards et mis en place une nouvelle structure, adossée à la Banque postale. Mais les collectivités locales, les hôpitaux et la population font les frais de cette arnaque à grande échelle. Les actionnaires qui en ont empoché les bénéfices, eux, n’ont jamais été inquiétés ou mis à contribution.

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