États-unis, liberté pour Edward Pinkney !21/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2425.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-unis, liberté pour Edward Pinkney !

Le pasteur noir Edward Pinkney, 66 ans, a été condamné en octobre dernier à faire jusqu'à dix années de prison par un tribunal du Michigan.

Pinkney est une figure de la ville majoritairement noire de Benton Harbor, qui abrite le siège social de la compagnie d'électroménager Whirlpool. Cette multinationale bénéficie d'énormes largesses de la part de la mairie. Bien que Whirlpool ait fermé toutes ses usines locales, elle lui a accordé des rabais fiscaux et lui a récemment concédé un grand terrain municipal. Le maire s'est également opposé à un projet d'impôt sur les entreprises locales.

C'est alors que Pinkney a lancé une campagne pour la révocation du maire, et c'est dans ce cadre qu'il a été poursuivi. Devant réunir de nombreuses signatures pour sa pétition, Pinkney a été accusé d'avoir modifié les dates apposées à côté de cinq d'entre elles. Il a été reconnu coupable en octobre dernier de crime pour « fraude à la loi électorale du Michigan ».

Ce militant de la communauté noire a été condamné par un jury uniquement composé de Blancs. Deux autres facteurs mettent en évidence un procès politique. Les originaux des pétitions ont apparemment été « perdus », et des photocopies ont été utilisées pour le procès. Ensuite, alors que la législation américaine récuse tout conflit d'intérêt pour les jurés populaires, un d'entre eux s'est avéré être un ami de l'archiviste du comté de Berrien, qui a remis les pétitions, et un ami du shérif du comté de Berrien. Autrement dit, il était juge et partie.

Comme le dit le journal trotskyste américain The Spark (19 janvier 2015) : « Ce cas met en évidence à quel point la « justice » dans des villes du Nord ressemble au racisme ignoble de « Jim Crow » [la ségrégation raciale] dans le Sud. »

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