Le président malien y est allé de ses remerciements, parlant de « l'insigne honneur de faire cette marche aux côtés de François Hollande... ce qui est un signe manifeste d'amitié réelle, d'amitié vive, telle celle qui lie nos deux peuples ».

Mais dans l'intervention Serval, l'amitié entre les peuples n'avait justement pas grand-chose à voir, pas plus que l'intérêt des populations des deux pays. Depuis janvier 2013, l'intervention militaire française rebaptisée depuis opération Barkhane s'est étendue au-delà du Mali en Centrafrique, et Hollande évoque maintenant la possibilité d'une intervention en Libye. Dix soldats français ont été tués dans les combats depuis le début de l'opération Serval et les soldats maliens ont subi des pertes bien plus lourdes.

Quant aux populations africaines, si elles ont vu cesser les exactions des milices islamistes, leur sort quotidien est le dernier des soucis du gouvernement français qui transforme ces pays en champs de bataille pour préserver son influence dans cette zone et les intérêts des trusts français, dont Areva qui voit ainsi assurée sa fourniture en uranium en provenance du Niger voisin.

Le 11 janvier 2015, Hollande et le président malien fêtaient donc un anniversaire sanglant, celui de deux longues années de guerre qui, contrairement aux justifications avancées par le gouvernement, ne protège aucunement la population de ce pays du terrorisme mais ont semé la terreur et la désolation à grande échelle dans ces pays d'Afrique.