Cancers d'origine professionnelle : Les profits avant la santé23/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2421.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cancers d'origine professionnelle : Les profits avant la santé

Un récent colloque vient de faire le point sur les cas de tumeurs dont la cause est l'exposition professionnelle à des substances cancéreuses. La situation est alarmante pour des millions de salariés exposés.

Officiellement, si l'on s'en tient aux cas reconnus en maladie professionnelle par les organismes de la Sécurité sociale, ils sont au nombre d'environ 1 700 par an en France. Ce chiffre est déjà considérable, mais il est bien inférieur aux 4 800 à 9 500 cas de cancers qui auraient dû être reconnus en 2012 comme attribuables à des expositions professionnelles, selon la responsable du département santé-travail de l'Institut de veille sanitaire.

On sait bien sûr que l'amiante en est une cause majeure. Mais la silice, le benzène, le ciment, le trichloréthylène, les vapeurs de diesel, les huiles de machines sont cancérigènes, ainsi que bien d'autres facteurs comme le travail de nuit. En 2010, il a été estimé que 10 % des salariés du privé - plus de deux millions de travailleurs - étaient exposés à de tels risques cancérigènes. Ce chiffre est en légère diminution comparé à 2003, mais « cela est davantage dû à la mutation du tissu industriel qu'aux progrès de la prévention », selon le spécialiste des risques chimiques de l'Institut national de recherche et de sécurité.

Le patronat continue donc à bâtir ses profits au mépris de la santé de ses salariés. D'autant plus que la sous-déclaration des cancers professionnels permet aux grandes entreprises d'abaisser leurs cotisations sociales calculées en fonction des risques qu'elles génèrent.

Karl Marx écrivait déjà il y a un siècle et demi dans Le Capital que la société bourgeoise « dégoulinait de sang par tous ses pores ». C'est toujours vrai.

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