Michelin, Clermont-Ferrand : Acharnement contre un militant ouvrier10/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2419.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin, Clermont-Ferrand : Acharnement contre un militant ouvrier

Chez Michelin, comme dans toutes les entreprises, les conditions de travail se dégradent, les pressions se multiplient pour imposer l'augmentation de la productivité : flexibilité, chasse à l'absentéisme, culpabilisation de ceux qui sont arrêtés pour maladie, le tout assorti de sanctions et de licenciements. Cela est d'autant plus vrai à l'usine des Gravanches qui, pendant longtemps, a été isolée des autres usines de Clermont-Ferrand, avec beaucoup de jeunes salariés et très peu d'anciens pour transmettre les traditions ouvrières de résistance et de solidarité.

Début novembre, la direction de cette usine a trouvé une occasion de sanctionner un délégué CGT, également membre du CHSCT. Elle lui a infligé deux jours de mise à pied, assortis d'une menace à peine voilée de licenciement à la prochaine occasion. Cela fait plusieurs mois qu'elle s'acharne sur ce militant, qui avait déjà été sanctionné d'un avertissement. Puis la direction lui a reproché de mettre des affiches sur les vitres du local syndical. Et récemment elle l'accusait d'avoir distribué des tracts dans l'enceinte de l'usine à l'heure de la sortie.

Cette nouvelle sanction est fondée sur les déclarations d'un chef de service qui prétend avoir été poussé par ce travailleur, qui l'aurait obligé à « reculer d'un pas pour retrouver son équilibre ». Ces accusations sont entièrement mensongères. En réalité, ce chef a tenté de faire obstacle à une intervention du délégué pour faire respecter les règles de sécurité dans un atelier. Pour éviter d'arrêter les machines suite à un problème technique, la hiérarchie avait en effet laissé s'accumuler partout des piles de pneumatiques et de nombreuses palettes entre les machines. Suite à cette intervention, le responsable de l'atelier a d'ailleurs dû intervenir immédiatement pour faire évacuer ces palettes. Mais la direction a profité des allégations du chef de service pour convoquer ce militant afin de le sanctionner.

Choqués par ces méthodes, des travailleurs ont débrayé le jour de l'entretien préalable. Une soixantaine de salariés et de militants des autres usines Michelin se sont rassemblés devant l'entrée des Gravanches pour dénoncer cette politique répressive. Une pétition circule demandant le retrait de la sanction. Elle est signée largement. À travers les discussions, de plus en plus de travailleurs prennent conscience qu'en s'en prenant à ce délégué Michelin s'attaque à tous.

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