Apprentissage : Une prime après l'autre24/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2408.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Apprentissage : Une prime après l'autre

François Hollande dit compter sur l'apprentissage pour faire baisser le chômage des jeunes. Alors que le nombre d'apprentis diminue d'année en année, il voudrait qu'il y en ait 500 000 d'ici à 2017. Il a donc entrepris de caresser le patronat dans le sens du poil et du portefeuille.

Le gouvernement avait instauré en juillet dernier une prime de 1 000 euros pour les entreprises de moins de 50 salariés prenant un premier apprenti. Elle va être élargie à celles de moins de 250 travailleurs, et tout nouvel apprenti y donnera droit. Il fallait appartenir à une branche ayant signé un accord sur les contreparties au pacte de responsabilité pour la toucher. Hollande y renonce et préfère s'incliner, puisque seule la chimie a daigné faire ce geste sans conséquence. Enfin, pour les entreprises comptant au maximum 50 salariés, la prime sera de 2 000 euros. Ces aides s'ajoutent à l'exonération des cotisations sociales, à l'exception de celle concernant les accidents du travail, et à la possibilité de payer un salaire au rabais, entre 25 et 79 % du smic. Toutes les sociétés en profitent depuis longtemps, quelle que soit leur taille.

Hollande ne demande rien aux employeurs et surtout pas d'embaucher les apprentis, qu'ils peuvent ainsi sous-payer pendant plusieurs années sous prétexte de les former. Il est vrai que même une entreprise d'État comme La Poste renvoie une bonne partie de ses apprentis à Pôle emploi à l'issue de leur contrat. Des concertations vont d'autre part être lancées sur les sujets qui fâchent le Medef, comme l'interdiction d'utiliser certaines machines dangereuses, le temps de travail et les salaires.

Un peu plus d'argent va passer des caisses de l'État dans celles du patronat, sans pour autant créer d'emplois pour les jeunes.

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