Michel Sapin, le ministre des Finances, s'est auto-congratulé d'avoir fait entrer 1,3 milliard d'euros dans les caisses de l'État grâce au retour en France de capitaux placés en fraude sur des comptes bancaires à l'étranger. Et pour essayer de démontrer que le gouvernement socialiste est soucieux de justice sociale, il a souligné que cet argent allait financer les réductions d'impôts des plus modestes.

Ce conte pour enfant aura bien du mal à faire oublier les déclarations de Sapin, début juin, cajolant « notre amie la finance », ni sa présence à la prochaine université d'été du Medef pour y recevoir les cahiers de doléances du grand patronat. En réalité, quelle que soit la façon dont il présente les choses, sa volonté persiste de ne pas vouloir s'en prendre à la bourgeoisie.

Le milliard récolté par l'État le prouve amplement puisqu'il n'est qu'une goutte d'eau, rapporté aux 28 milliards rapatriés par les fraudeurs repentis. Certes ce ne sont pas là les plus grands bourgeois qui ont bien d'autres moyens d'échapper au fisc. Mais les fraudeurs millionnaires vont quand même pouvoir, en s'acquittant d'une taxation d'à peine 3 %, à nouveau se lancer tout à fait légalement dans des placements qu'ils espèrent lucratifs.

La régularisation en cours n'est qu'une opération de blanchiment organisée par l'État au profit des classes riches.