États-Unis : Torture, Obama reconnaît l'évidence06/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2401.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Torture, Obama reconnaît l'évidence

Vendredi 1er août, Obama a reconnu que l'État américain avait utilisé la torture après les attentats du 11 septembre 2001. Presque treize ans après, Obama a donc reconnu des faits que tout le monde connaissait : privation de sommeil, simulation de noyade, ce que la CIA appelait « techniques d'interrogatoire poussé » et qui avait été approuvé par l'ancien président George W. Bush.

Des soldats et des agents américains ont très certainement fait pire, comme l'avait montré le scandale de la prison d'Abou Ghraïb en Irak en 2004. C'est d'ailleurs la publication des photos de prisonniers humiliés, tenus en laisse, qui avait obligé à l'époque les autorités américaines à prendre quelques sanctions.

En revanche, on sait très peu de choses sur le traitement des prisonniers afghans, pakistanais ou irakiens détenus dans les prisons secrètes de la CIA en Europe, ou plus récemment sur la détention de Libyens dans les navires de guerre américains. Quant aux années passées dans l'isolement de Guantanamo, pour ceux que les autorités américaines détiennent en dehors de leur territoire pour ne les reconnaître ni comme prisonniers de guerre ni comme criminels ayant au moins le droit à un procès, elles s'apparentent elles aussi à de la torture. Le camp de Guantanamo, enclave militaire américaine sur l'île de Cuba, n'est d'ailleurs toujours pas fermé, contrairement à la promesse qu'Obama avait faite lors de sa première élection, il y a six ans.

Obama n'a annoncé aucune sanction contre les tortionnaires. Au contraire il a appelé à ne pas les juger trop durement, ni à être « moralisateur ». Il leur a même trouvé des excuses, puisqu'« il y avait une énorme pression sur les épaules des forces de sécurité et nos équipes de sécurité nationale pour essayer de faire face ».

Les responsables des tortures, du niveau gouvernemental jusqu'aux exécutants, peuvent donc être tranquilles. Et leurs successeurs n'auront pas trop à s'inquiéter. La barbarie a encore de beaux jours devant elle.

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