Air France : Le ras-le-bol06/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2401.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France : Le ras-le-bol

Air France s'est félicitée que la grève du 2 août contre son plan Transform 2015 de suppression de 10 % du personnel et d'attaques tous azimuts contre les conditions de travail et de rémunération n'ait pas entraîné l'annulation de vols à Roissy et que, à Orly, 80 % des vols aient été assurés. La direction de la compagnie n'avait pas lésiné sur les moyens pour obtenir ce résultat. Bien placée pour savoir que le personnel a toutes les raisons d'être mécontent, elle s'attendait à un mouvement suivi, même si les syndicats l'avaient limité au seul personnel commercial au sol, les ASC.

Rien qu'à Roissy, la direction d'Air France avait mobilisé 650 cadres et réquisitionné 200 intérimaires et CDD pour remplacer les travailleurs du Passage (enregistrement et embarquement des passagers et de leurs bagages) et de Piste (ravitaillement des avions) que la CGT, Sud et FO avaient appelés à faire grève. Même les syndicats connus pour être les plus accommodants avec la direction, CFDT et UNSA, avaient fini par se rallier à cet appel, tant le sentiment général parmi les travailleurs est que cela ne peut plus durer.

Le plan Transform 2015 n'est d'ailleurs pas fini qu'Air France en annonce un autre du même tonneau, Perform 2020. Même ceux qui y voyaient un mauvais moment à passer pour « redresser la situation de la compagnie », comme dit la direction, constatent que son offensive n'a pas de fin.

C'est donc le ras-le-bol qui s'est exprimé, le samedi matin, lors de l'assemblée générale, où se trouvaient réunis certains des 1 200 grévistes de Roissy. Alors que des représentants syndicaux discouraient sur « la défense de l'entreprise », les travailleurs, eux, parlaient de la défense de leur situation, racontaient les conditions de travail dégradées, le stress, les camarades de travail qui n'en peuvent plus et qui finissent par craquer.

À Orly, la grève a été bien suivie, car la situation imposée au personnel commercial au sol y est pire qu'à Roissy. À tel point que, début juillet, dans une lettre à la direction d'Air France, l'inspection du travail soulignait « les risques psychosociaux » qui pèsent sur le personnel. La direction de la compagnie n'ignore bien sûr rien de risques dont elle est la première responsable, quand elle supprime du personnel, pousse la charge de travail à la limite du supportable, rogne les pauses, les congés, etc.

Le point positif, c'est que les salariés d'Air France qui ont fait grève le 2 août étaient contents, et beaucoup le disaient, d'avoir montré leur ras-le-bol. Un mécontentement que les salariés d'Air France auraient intérêt à manifester ensemble alors que, le 11 septembre, la direction doit annoncer le détail de ses nouvelles attaques contre tout le personnel.

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